- maltraiter
- (mal-trè-té) v. a.1° Faire un mauvais traitement, en actions ou en paroles.• Seul vous le maltraitez [votre fils] après ce qu'il a fait, CORN. Hor. IV, 5.• On craint qu'après sa soeur [qu'il avait tuée] il n'en maltraite d'autres, CORN. ib. V, 3.• Mon Dieu, ne le maltraitez point ; je vois à sa mine qu'il est honnête homme, et que, sans se faire mettre en prison, il vous découvrira ce que vous voulez savoir, MOL. Avare, V, 2.• Le concile d'Éphèse n'est pas le seul que notre auteur ait maltraité, BOSSUET Rem. kist. conciles, II, 11.• À Athènes on punissait sévèrement, quelquefois même de mort, celui qui avait maltraité l'esclave d'un autre, MONTESQ. Esp. XV, 17.• La puissance souveraine peut maltraiter un rave homme, mais non pas le déshonorer, VOLT. Louis XIV, 11.2° Se dit des rigueurs d'une femme pour un homme qui l'aime.• Une personne qui avait une passion violente, qui venait d'en donner des marques à un homme qu'elle en jugeait indigne, et à un autre qu'elle maltraitait pour l'amour de lui, Mme DE LA FAYETTE Princ. de Clèves, Oeuv. t. II, p. 120, dans POUGENS..3° Faire éprouver un dommage, une perte. Il a été très maltraité dans cette banqueroute. Le régiment fut très maltraité dans le combat.MALTRAITER, TRAITER MAL. Maltraiter signifie faire outrage à quelqu'un soit de la parole, soit de coups de main. Traiter mal signifie faire faire mauvaise chère à quelqu'un, ou n'en pas user avec lui à son gré.XVIe s.• Ma femme me picotte toujours sur ce sujet, et me presse de maltraiter [Mme de Verneuil]...., HENRI IV dans le Dict. de DOCHEZ..Mal, et traiter ; provenç, maltractar ; espagn. maltratar ; ital. maltrattare.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.