- jouvence
- (jou-van-s') s. f.Jeunesse ; usité seulement dans cette locution : La fontaine de Jouvence, (avec un J majuscule), fontaine fabuleuse à laquelle on attribuait la vertu de rajeunir.• Là sourdait une eau qui avait la propriété de rajeunir ; c'est ce qu'on appelle encore aujourd'hui la fontaine de Jouvence ; dans les premiers temps du monde, il était libre à tous les mortels d'y aller puiser ; l'abus qu'ils firent de ce trésor obligea les dieux de leur en ôter l'usage, LA FONT. Psyché, II, p. 176.• Ma santé est comme il y a six ans ; je ne sais d'où me revient cette fontaine de Jouvence, SÉV. 29 sept. 1675.• En paradis trouva l'eau de Jouvence, Dont il se sut de vieillesse en garder Bien à propos, Ancien rondeau, cité dans LA BRUY. XIII.Fig.• Il n'y a, mademoiselle, que le plaisir de vous voir et de vous entendre qui puisse me ranimer ; vous serez ma fontaine de Jouvence, VOLT. Lett. Mlle Clairon, 12 juill. 1765.Fig. Il se dit de tout ce qui rajeunit.• Les jeux, les ris, la danse Ont aussi leur tour à la fin ; On se plonge soir et matin Dans la fontaine de Jouvence, LA FONT. Fabl. VI, 21.Fig. Il a bu de l'eau de la fontaine de Jouvence, c'est-à-dire il paraît rajeuni.XVe s.• Une piece de tappicerye fort usée, où est la fontaigne de jouvence, Bibl. des ch. 6° série, t I, p. 353.• Nous aymerons et chanterons En nos jouvences, le Blason des faulses amours, p. 235, dans LACURNE.XVIe s.• Pere de force et puissance, Toujours te soit la juvence, YVER p. 599.Jouvence vient d'une forme latine fictive juventia. L'ancienne langue avait, au sens de jeunesse, jovent, qui venait de juventus, et jovente, qui venait de juventa.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.