- inviter
- (in-vi-té) v. a.1° Prier de se trouver, de se rendre quelque part, d'assister à.• Il y fait [à un festin] de la cour inviter la jeunesse, RAC. Brit. V, 1.• Et même ses bienfaits, dans toutes ses provinces, Invitèrent le peuple aux noces de leurs princes, RAC. Esth. I, 1.Inviter à, avec un infinitif. Il fut invité à prendre part à la délibération.On dit quelquefois inviter de, avec l'infinitif.• Ils avaient vu une galère turque où on les avait invités d'entrer, MOL. Scap. III, 3.2° Engager, exciter à quelque chose, porter à.• Qui pardonne aisément invite à l'offenser, CORN. Cinna, IV, 3.• Le langage de l'amour n'étant pas comme aujourd'hui le sujet de toutes les conversations, les poëtes en étaient moins invités à traiter cette passion, VOLT. dans GIRAULT-DUVIVIER.Fig. Avec un nom de chose pour sujet. Le beau temps nous invite à la promenade.• Je crois.... Qu'il n'a que les desseins où sa gloire l'invite, CORN. Nicom. III, 8.3° Terme du jeu de whist. Jouer d'une couleur pour engager le partenaire à jouer, à son tour, de cette même couleur. Inviter au roi.4° S'inviter, v. réfl. Venir de soi-même quelque part, sans avoir été prié. C'est lui qui s'est invité.Se faire des invitations réciproques. Ils se sont invités plusieurs fois cet hiver.XIIe s.• Si s'assit al plus halt liu [lieu], entre ces [ceux] ki furent al cunvivie enviez, Rois, p. 31.Lat. invitare, formé de in, et d'un verbe radical vitare, sur lequel on n'est pas d'accord (voy. éviter). Benfey et Corssen ont proposé pour in-vitare le radical sanscrit vi (i long), aimer, désirer, et pour e-vitare un autre radical sanscrit vi ( i long), rejeter.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREINVITER. - HIST. Ajoutez :XIIIe s.• Certes, pour tel puciele se doit on bien aidier ; Miels voil morir que n'aille jà Courtain [nom d'une épée] essaier ; De ferir vous envi, Berart de Mondidier, Fierabras, V. 3629.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.