- insigne
- insigne 1.(in-si-gn') adj.1° Qu'on distingue à quelque signe remarquable ; digne d'être remarqué, d'être distingué en bien ou en mal, en parlant des choses.• S'il a cette vertu, cette valeur insigne, CORN. Nicom. II, 3.• Malheur insigne, MAIRET Soliman, I, 5.• Et par cet apologue insigne entre les fables, LA FONT. Fabl. III, 2.• Mais si l'on peut prétendre à cet honneur insigne, RAC. Théb. V, 3.• Hélas ! d'où nous viendra cette insigne faveur ?, RAC. Athal. III, 7.• Ton arrogance insigne Ne mériterait pas qu'on te fit cet honneur, VOLT. Tancr. III, 6.• Il aurait dû périr par un supplice insigne, VOLT. Triumv. IV, 6.• Joyeuse né d'un sang chez les Français insigne, VOLT. Henr. III.• Je vous entends, mes fils ; en ces combats insignes, Vous jurez de briller entre tous mes guerriers, GILB. la Mort de Louis XV.Il se dit particulièrement de quelques églises collégiales qui, sans jouir des priviléges des églises cathédrales, étaient supérieures à d'autres collégiales. L'insigne église de....2° Il se dit dans le même sens, en parlant des personnes. Un personnage insigne par ses services.• Il y respectera la vertu la plus digne Dont l'épreuve ait jamais fait une femme insigne, ROTR. Venceslas, II, 2.Insigne pris absolument ne s'accole guère qu'à des noms exprimant un vice, un défaut, et dès lors a une signification défavorable. Un insigne fripon.• Ses soins ne purent faire Qu'elle échappât au temps, cet insigne larron, LA FONT. Fabl. VII, 5.• Ce fut un sot en son temps très insigne, LA FONT. Mandr..• Où ne se glorifie-t-on pas de ces damnables victoires [sur les femmes], où ne célèbre-t-on pas ces insignes corrupteurs de la pudeur qui font gloire de tendre des piéges si sûrs que nulle vertu n'échappe à leurs mains impures ?, BOSSUET Concupisc. 16.XVIe s.• Faire quelque insigne poltronnerie, Nuits de Straparole, t. II, p. 128, dans LACURNE.• Un voleur insigne, MONT. II, 130.Lat. insignis, de in, en, dans, et signum, signe, marque.————————insigne 2.(in-si-gn') s. m.Marque distinctive de grades, de dignités, etc. On avait placé sur le cercueil les insignes du défunt. Les insignes de la royauté.Il ne s'emploie guère qu'au pluriel.XIIIe s.• Se plus de le [la] moitié du seel [sceau] est depeciés ou perdus ou deffaciés, qu'on n'i connoisse lettres ne ensengnes, le [la] lettre doit estre de nule valeur, BEAUMANOIR XXXV, 11.XVe s.• Le cardinal la Ballue receu à Lion avec les insignes de legat, GODEFROY Observ. sur Charles VIII, p. 441, dans LACURNE.Lat. insigne, insigne, marque (voy. insigne 1).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.