- hélas
- (é-lâ ; l's se lie : é-lâ-z il est mort ; quelques personnes font entendre l's : é-las' ; cette prononciation n'est pas à recommander ; las n'étant, dans ce mot, que l'adjectif las, <
interj. qui exprime la douleur. • Alors le roi d'Israël dit : hélas, hélas, hélas ! le Seigneur nous a ici joints trois rois ensemble pour nous livrer entre les mains de Moab, SACI Bible, Rois, IV, III, 10.• Alors [en recevant le saint viatique] il se souvint des irrévérences dont, hélas ! on déshonore ce divin mystère, BOSSUET Louis de Bourbon..• Après l'Agésilas, Hélas ! Mais après l'Attila, Holà !, BOILEAU Épigr. VII.Substantivement.• Que cet hélas a de peine à sortir !, CORN. Poly. IV, 3.• Traîtres, ces feints hélas ne sauraient m'abuser, CORN. Veuve, IV, 3.• Il fit d'une mourante voix Deux grands hélas, les bras en croix, SCARRON Virg. V.• Un jour se passe et deux sans d'autre nourriture Que ses profonds soupirs, que ses fréquents hélas, LA FONT. Matr..XIIIe s.• Helas ! se nus [nul] se doit sauver dolans [en allant à la croisade], Donc doit par droit ma merite estre grans, Car plus dolans ne s'en part nus [nul] de France, QUESNES Romancero, p. 96.• Halas ! quel damage ! car il onques puis ne chevaucha que cele fois, VILLEH. XXII.• Helas ! or n'oserai-je mais devant lui aler, Berte, CXXXIX.XVIe s.• Je tressue de grant ahan ; zalas, les veles [voiles] sont rompues, RAB. Garg. IV, 18.Hé, interjection, et l'adjectif las (voy. ce mot), qui avait le sens de malheureux, affligé ; provenç. ailas, hailas ; anc. ital. ahi lasso.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.