- enjoindre
- (an-join-dr'. Se conjugue comme joindre) v. a.Commander expressément et avec autorité. On enjoignit à tous les officiers de rester à leur poste.• On lui enjoint de répondre, PATRU Plaid. 5, dans RICHELET.• Mon frère, un père enjoint que je vous satisfasse, ROTR. Vencesl. I, 2.Par extension.• Je sais bien en cela ce que l'honneur m'enjoint, RACAN Berg. II, 5, Idalie..• Mon devoir m'enjoindra de répondre de vous, ROTR. Vencesl. III, 3.• Ma seule dignité m'enjoignait ce refus, ROTR. ib. v, 9.XIIe s.• L'office d'apostoile [pape], qui de Dieu nous est enjoins, ...., TAILLIAR Recueil, p. 500.• Estre ensongiet [inquiétés] des honors cui l'om lur enjoint, Job, p. 466.XIIIe s.• Mes por Dieu traiez vos plus près, Et si escoutez mes pechiez, Et penitance m'enjoingniez, Ren. 28642.XIVe s.• La XIe rieulle [règle] est que nous devon enjoindre silence et repos au pacient, tant com li sans court [qu'il y a hémorrhagie] , H. DE MONDEVILLE f° 39, verso.• Mais bien vous fut enjoint, quand ce vint au livrer, Que, si li rois Englois ne voloit acepter La paix si faitement qu'on l'ot fait ordener, Qu'au noble roi Charlon vous fauroit retourner, Guesclin. 21396.XVIe s.• Tarchetius bailla les deux jumeaux à un nommé Teratius, luy enjoignant de les faire mourir, AMYOT Rom. 3.• L'omoplate n'est point enjointe, mais plaquée seulement au derriere des costes de la poitrine, PARÉ XIII, 9.Prov. enjonger, enjunher ; du latin injungere, de in, et jungere, joindre (voy. joindre).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.