- crampon
- (kran-pon) s. m.1° Attache en fer qui a un bout recourbé.• Ce sont de vieilles murailles [la prison de saint Pierre, à Rome] où l'on montre des crampons de fer, CHATEAUB. Itin. II, 239.Fig.• Saint-Simon s'en est servi pour exprimer les appuis à l'aide desquels un homme peut s'élever dans le monde et pousser sa fortune : Noailles n'était admis à rien, en jeune homme qu'on ne connaissait pas assez, et dont le grand vol et les nombreux crampons tenaient en égale attention et défiance, SAINT-SIMON 238, 168.2° Terme de blason. Représentation du crochet de fer dont on se servait pour monter à l'assaut.3° Terme de serrurier. Crampon de fermeture, morceau de fer plié en carré et attaché dans la pièce du milieu de la croisée de la fenêtre, dans lequel on pousse le verrou des targettes qui sont attachées sur le châssis de la vitre.4° Terme de maréchalerie. Bout de fer recourbé à l'extrémité des éponges du fer à cheval, afin d'assurer la stabilité des bêtes de trait sur le sol.Pendant les temps de glace, on emploie le crampon à oreilles de chat, dit à l'aragonaise, disposé en forme de pyramide.• Pourquoi tant de soldats déjà morts de faim et de froid sous le poids de leurs sacs, chargés d'or au lieu de vivres et de vêtements, et surtout si trente-trois journées de repos n'avaient pas suffi pour préparer aux chevaux de cavalerie, de l'artillerie et à ceux des voitures, des fers à crampon qui eussent rendu leur marche plus sûre et plus rapide ?, SÉGUR Hist. de Nap. X, 2.5° Terme de chemin de fer. Morceau de fer plat servant à fixer provisoirement un coussinet sur sa traverse lorsque le boulon s'est cassé dans le trou.6° Terme d'orfévre. Fil de fer retenant ensemble deux pièces qu'on veut souder.7° S. m. plur. Terme d'imprimerie. Pièces de cuivre en demi-cercle fixées au coffre de la presse et glissant sur les bandes pour procéder au foulage.8° Terme de sellier. Petit morceau de cuir qui est en forme d'anneau et qui est sur le devant de la selle pour attacher les fourreaux des pistolets.9° Terme de botanique. Appendice de la tige par lequel elle s'accroche aux corps voisins, et qui n'est ni roulé en spirale comme la vrille, ni propre à pomper la nourriture comme les racines. La tige du lierre est pourvue de crampons.XIIIe s.• Nus ne puet ouvrer de cranpons qui ne soient bon et fort selonc la grandeur où il s'afierent, Liv. des mét. 168.XVIe s.• Je le pendy, accrochant la broche à deux groz crampons qui soustenoyent les hallebardes, RAB. Pant. II, 14.• Elle trouva les huis couverts, entre autres, celui de la cave, et la serrure et les crampons par terre, DESPER. Contes, XLVII.• Les deux navires apporterent en mesme temps leur vollée, les crampons et telles escouppetterie qu'il leur fallut quitter le tillac, D'AUB. Hist. II, 179.• Le fer estant en forme de crampon marin, de quoy on meurdrist les morhons et ballaines, Pièce publiée par LEROUX DE LINCY, Bibl. des Chartes, 5e série, t. II, p. 179.Allem. Krampe ; anc. h. allem. chrapfo, chrempfo.• Il y avait dans l'ancien français crampi, courbé : L'un pié cranpi et l'autre droit, Ren. 1375.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECRAMPON. Ajoutez :10° Fig. et populairement. C'est un crampon, se dit d'un homme, d'une femme dont on ne peut se défaire, de celui qui se maintient malgré tout dans une position usurpée, d'un importun assommant, etc.Ajoutez :XIVe s.• Crampons de fier que on fery en pluiseurs marescauchies [écuries] et granges, CAFFIAUX Abattis de maisons, p. 19.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.