- coulisse
- (kou-li-s') s. f.1° Rainure par laquelle on fait glisser ou couler un châssis, un tiroir, etc. Graisser une coulisse.• Des métopes ou petits tableaux de marbre à coulisse séparaient entre eux les triglyphes, CHATEAUB. Itin. 192.Volet qui va et vient dans la rainure. Fermez cette coulisse.Coulisse de confessional, petite planche que le confesseur fait couler quand il veut entendre le pénitent.Terme d'anatomie. Rainure profonde de la surface des os, qui, tapissée d'un périoste lisse ou d'une membrane synoviale pour faciliter le glissement des tendons qu'elle reçoit, se distingue par là de la gouttière.Terme d'imprimerie. Coulisse de galée, planche mince qui sert à faire couler les pages sur le marbre.Terme de marine. Canal que suit, sur le chantier, la quille d'un bâtiment lancé à l'eau sans ber.Petite porte pratiquée dans la grande porte d'un poêle.2° Terme de théâtre. Châssis mobile garni de toiles peintes, qui sert à la décoration latérale. Le feu prit aux coulisses.Nom qu'on donne à l'espace qui est entre les ais ou les pilastres qui sont aux deux côtés d'un théâtre, et où se tiennent les acteurs avant d'entrer en scène. Fréquenter les coulisses, se mêler souvent aux acteurs dans les coulisses.• Nous n'irons plus dans les coulisses Brailler en choeur à l'opéra, BÉRANG. Concord..• Grands réformateurs, Piliers de coulisses, BÉRANG. Scand..Fig. Il se dit de ce qui est propre aux gens de théâtre. Langage, intrigue de coulisses.Le derrière des affaires. On agit ; mais lui se tient dans la coulisse. Voilà ce qu'on dit en public ; mais dans la coulisse....3° Rempli qu'on fait à un vêtement pour le serrer au moyen de cordons. Passer un lacet dans une coulisse.Familièrement. Faire les yeux en coulisse, regarder de côté à la dérobée. Dans le même sens, regarder en coulisse.4° Terme de bourse. Petit parquet, non reconnu par la loi, où des courtiers, non autorisés, mais, en dépit d'efforts contraires, consacrés par l'usage et la coutume, font l'office d'agents de change ; on ne s'y occupe que des rentes et à peu près exclusivement du 3 0/0. La coulisse est une succursale du parquet pour les affaires exclusivement dites de jeu.Réunion de courtiers marrons (c'est-à-dire non institués par la loi) ne faisant que des opérations à terme, ne levant ni ne livrant jamais de rentes, mais compensant avec le parquet, et faisant des marchés non escomptables, et des primes dans des conditions de temps tout autres qu'au parquet (du jour au lendemain, par exemple).5° Terme de serrurier. Place qui reçoit les charnons d'un charnière. Bouton à coulisse, celui qui est placé sur le palatre ou sur la cloison d'une serrure et qui sert à en ouvrir le demi-tour.Terme d'horloger. Pièce d'une montre placée sur la petite platine, au-dessous du balancier.6° Terme de terrassier. Sorte de tranchée couverte.7° Terme de blason. Herse placée à la porte d'un château ou d'une tour.XVIe s.• Cataracte ou coulisse : c'est une concretion d'humeur entre la cornée et l'humeur crystalin, PARÉ XV, 5.Féminin de l'adjectif coulis 2, pris substantivement et signifiant la chose qui coule, qui glisse.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRECOULISSE.4° Ajoutez :• La bourse est une galerie longue et étroite : on y arrive par une seule porte placée à une extrémité ; une barrière de fer à hauteur d'appui sépare les agents de change du public répandu dans la galerie ; à la vérité, depuis la porte d'entrée jusqu'à la barrière, on entretient une avenue que les gardes appellent coulisse, Étrennes financières, 1789, p. 65.8° Terme de bâtiment. Coulisse étui carré en bois qui, partant du faite de l'édifice, va porter les déblais jusqu'en bas.9° Coulisse de Stephenson, organe des locomotives qui sert à faire varier la détente ou à renverser la marche (Stephenson, ingénieur anglais).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.