- cantonner
- (kan-to-né) v. a.1° Terme de guerre. Cantonner des troupes, les distribuer en différents cantons ou villages.Fig. Séparer en portions isolées.• Le monde, rempli d'aigreur, enfante Luther et Calvin, qui cantonnent la chrétienté, BOSSUET dans le Dict. de DOCHEZ..2° Mettre des bestiaux malades en cantonnement3° V. n. Les troupes vont bientôt cantonner.4° Se cantonner, v. réfl. Au propre et au figuré, s'isoler, se mettre en sûreté, se fortifier dans un canton.• Telle est cette illustre province Où chacun peut se faire prince, Se cantonner en son quartier, RACAN Psaume 30.• Cette attache intime que nous avons à nous-mêmes.... c'est ce qui fait que chacun de nous se renferme tout entier dans ses intérêts et se cantonne en lui-même, BOSSUET Char. frat. 1.• Sertorius se cantonna dans l'Espagne, BOSSUET Hist. I, 9.• Ils se cantonnent et se divisent en des partis contraires, LA BRUY. 1.• Le pays est rempli de marécages où chaque troupe se cantonne et forme une petite nation, MONTESQ. Espr. XVIII, 10.• Et, dans ces belles querelles, les partis se cantonnent, les factions se heurtent, VOLT. Lettr. Albergati, 23 déc. 1760.XVIe s.• Mais ne pouvants sortir, à cause que les corps de gardes extraordinaires continuoient nuict et jour aux lieux où l'on les avoit posez, et la ville tousjours ainsi cantonnée [occupée militairement], CARLOIX VII, 3.• Cantonnez-vous et vous instalez tyranniquement dans les villes du roy, Sat. Ménipp. 6.Canton.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.