- abdiquer
- (ab-di-ké) v. a.1° Abandonner le pouvoir suprême, de hautes fonctions. Dioclétien abdiqua l'empire. Abdiquer le consulat.• C'était une chose assez rare qu'un philosophe turc qui abdiquait la couronne, VOLT. Moeurs, 89.• J'abdique pour jamais le rang de sénateur, VOLT. Catil. IV, 2.2° Fig. Renoncer à.... Abdiquer sa liberté.• Si j'étais l'offensée, écoutant l'indulgence, J'abdiquerais pour vous le droit de la vengeance, M. J. CHÉN. Tib. IV, 3.3° v. n. Charles X abdiqua en 1830 en faveur de son petit-fils. Lors de la fin du schisme, un pape fut forcé d'abdiquer.• Un inconstant vieillard, lassé du diadème, Abdique imprudemment et s'en repent de même, DUCIS Lear, I, 1.ABDIQUER, SE DÉMETTRE. C'est en général quitter un emploi, une charge. Abdiquer ne se dit guère que des postes considérables. Se démettre s'applique plus aux petites places qu'aux grandes. L'abdication peut être forcée aussi bien que la démission, GUIZ., Il semble aussi que l'abdication se fait plutôt d'une manière publique, éclatante. Une autre différence tient à celle des préfixes ab et dé. Abdiquer exprime un acte brusque, s'achevant en un seul coup, au lieu que se démettre désigne quelque chose de successif, une délibération. Abdiquer exprime le fait ; se démettre le représente s'accomplissant, ou dépeint le travail qui y mène, LA FAYE.Provenç. et espagn. abdicar ; ital. abdicare ; de abdicare, de ab, indiquant séparation, et dicare, faire connaître, publier. Bien que l'i soit bref dans dicare, et long dans dicere, cependant ces deux mots ne sont probablement que deux formes différentes d'un même mot.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.