- calamité
- (ka-la-mi-té) s. f.1° Tout grand malheur public. La famine, la guerre, la peste sont des calamités.• Est-il arrivé quelque calamité à Salente ?, FÉN. Tél. XXII.• Un astre qui n'annonce que des calamités à la terre, MASS. Petit car. Gloire..• Après ces jours de sang et de calamités, VOLT. Zaïre, II, 1.• Job déplore lés diverses calamités qui affligent la vie humaine, BOSSUET dans LAFAYE.2° Infortune.• Et qu'une femme enfin dans la calamité, CORN. Poly. IV, 6.• Ici, près des remparts de l'auguste cité, Il a marqué la fin de ma calamité, CORN. Oed. I, 1.XIVe s.• Fortune, en autrui calamité, leur avoit donné enseignement de eschiver semblable injure, BERCHEURE f° 67, recto.• Qui ses biens presens garde sans superfluité, De legier ne puet pas avoir calamité, Girart de Ross. 3017.• Et après en sa vieillesse il cheït en très grant miseres et en très grant calamités, ORESME Éth. 22.XVIe s.• En la calamité de l'exil où il se trouvoit, AMYOT Thém. 46.• La calamité des mulots, le deschet des greniers et la mangeaille des charançons et mourrins, RAB. Pant. III, 2.Provenç. calamitat ; espagn. calamidad ; ital. calamità ; de calamitatem, lequel, signifiant proprement perte des récoltes, aurait été tiré de calamus, chaume ; mais le suffixe itas n'a pas ce sens, ne signifiant que la possession d'un attribut : bonitas, bonté, qualitas, qualité ; et calamité ne pourrait signifier que la qualité d'être chaume ; à moins que, forçant le sens de ce suffixe, les Latins n'y aient vu la qualité d'être bon ou mauvais, et finalement, par une exclusion qui n'est pas rare dans les langues, la qualité d'être mauvais chaume, mauvaise récolte, calamité. Toutefois, d'autres étymologistes regardent l'origine du mot comme inexpliquée et croient à un radical cal signifiant mal et qui se trouverait dans cal-umnia et dans incol-umis.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.