- béguin
- béguard ou béguin(bé-ghar ou bé-ghin) s. m.Nom donné à des hérétiques du treizième siècle, qui, se prétendant arrivés à la perfection, partage des saints dans le ciel, en prenaient droit de refuser l'obéissance aux princes, et de se dispenser de toutes les pratiques de religion.Nom qu'ont eu quelquefois les frères convers dans l'ordre des frères prêcheurs et mineurs.XIIIe s.• Ja certes tiex gens n'amerons, Mès Beguins à grans chaperons, As chieres pasles et alises, la Rose, 12142.• Ha ! com savez bien barguigner Voiz du papelart, du beguin, RUTEB. 312.XVe s.• Doulx et beguin, de semblant rigoureux, CH. D'ORL. Bal. 103.Bas-lat. beggardus ; du flamand beggen ; angl. to beg, demander, à cause de la pauvreté à laquelle ces gens se vouaient.————————(bé-ghin) s. m.1° Sorte de coiffe, qui s'attache sous le menton.• Sans collet, sans béguin et sans autre affiquet, RÉGNIER Sat. XI.Coiffe de béguine.• L'un [des frères de Chamillart] était évêque de Dôle, qu'il fit évêque de Senlis et à qui il ne manquait qu'un béguin et des manches pendantes, SAINT-SIMON 70, 150.Fig. et populairement. Je lui ai bien lavé son béguin, je l'ai bien grondé.2° Petit bonnet à trois pièces en toile ou en laine qu'on met aux enfants sous leur bonnet.• Préparait tout, lui faisait des béguins, LA FONT. Herm..• Tout l'été nous avons fait des béguins, SÉV. 5.3° Nom d'hérétiques (voy. béguard).Béguine, dont la coiffure fut nommée béguin.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREBÉGUIN. Ajoutez : - HIST. XIVe s.• XXII aulnes de plus fine toille de Reins.... pour faire huit chemises, huit beguins et pleurouers pour ladicte dame [la reine], Nouv. Rec. de comptes de l'argenterie des rois, par Douët-d'Arcq, p. 155 (1387).XVIe s.• Ceulx icy [les Perses] portent leurs testes tousjours couvertes de beguins et puis de turbans, MONT. I, 260.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.