- adjuger
- (ad-ju-jé. Dans le XVIe s. Palsgrave et Bèze disent qu'on prononce ajuger ; dans le XVIIe, Chifflet remarque que le d ne se prononce pas ; aujourd'hui le d se prononce. Partout où le g est devant a ou o, on intercale un e pour conserver la prononciation) v. a.1° Terme de pratique. Déclarer en jugement qu'une chose contestée entre deux parties appartient de droit à l'une d'elles.2° Adjuger au demandeur ses conclusions, rendre un jugement conforme aux prétentions du demandeur.3° Déclarer par autorité de justice qu'une personne devient propriétaire d'un bien meuble ou immeuble mis à l'enchère.4° Se dit de même des fournitures, des travaux proposés au rabais. On vient de lui adjuger l'éclairage des rues.5° Dans le langage général, attribuer, décerner. Adjuger le prix. Il s'adjugea la chose en litige.• Il voulait que le prix fût adjugé au trésor public, BOSSUET Hist. III, 7.XIIIe s.• Chose ajuigie par la cort, Bibl. des Chartes, 4e série, t. II, p. 467.XIVe s.• Le marié peut cognoistre sa cousine non pas comme son cousin, mais comme son mari adjugié par l'Église, ORESME Eth. 164.XVe s.• Si l'adjugerent [le duché de Bretagne] à messire Charle de Blois, et en osterent le comte de Montfort, FROISS. I, I, 154.XVIe s.• Dettes privilegiées sont celles qui sont adjugées par sentences, services de mercenaires, louages de maisons, etc., LOYSEL 684.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.