- boutonner
- (bou-to-né)1° V. n. En parlant des plantes, se mettre en boutons. Les poiriers boutonnent.2° V. a. Attacher, arrêter un vêtement au moyen des boutons. Boutonner son habit.V. n.• La duchesse de Bourgogne vint au sermon en habit de chasse qui boutonnait jusqu'au menton, P. L. COUR. II, 235.Se boutonner, v. réfl. Attacher ses boutons. Cet enfant ne sait pas se boutonner.Être attaché par des boutons. Cet habit ne peut se boutonner. Cette robe se boutonne.3° Terme de marine. Boutonner la bonnette, lacer la bonnette maillée.Boutonner, dans le premier sens, se conjugue avec l'auxiliaire avoir, si l'on veut indiquer l'acte même : les poiriers ont boutonné de bonne heure ; avec l'auxiliaire être, si l'on veut indiquer l'état : les poiriers sont déjà boutonnés.XIIIe s.• Barbier, or viennent les groiseles ; Li groiselier sont boutoné ; Et je vous raport les noveles Qu'el front vous sont li borjon né, RUTEB. 216.• Desous un haistre rameit, Boutonneit, Ai [j'ai] un doulc cant escouteit De gentille pastorelle, Hist. litt. t. XXIII, p. 559.• Cil qui ont goute rose et malvaise coleur rouge et boutonnée, ALEBRANT f° 14.XIVe s.• Il y a difference entre les queux [cuisiniers] entre boutonner et larder ; car boutonner est de giroffle, et larder est de lart, Ménagier, II, 4.• Langue de beuf, boutonnée de clous de giroffle, ib. II, 5.• Quant vint à lendemain que Bertran se leva, Un bon gippon ouvré vesti et boutonna, Guesclin. 1732-1749.XVIe s.• L'arbrisseau franc qui fleurit et boutonne, D'en voir le fruit esperance nous donne, MAROT I, 237.• Le roy, qui avoit la face plombée et boutonnée, l'haleine puante, et autres mauvais signes de santé, D'AUB. Hist. I, 89.• Les premieres semences de la ligue commencerent à boutonner, et bientost après à esclorre, D'AUB. ib. II, 416.• Advisez, je vous prie, ce poirier boutonne desja, PALSGR. p. 672.Bouton ; provenç. et catal. botonar.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREBOUTONNER. Ajoutez :4° Terme de salle d'armes. Toucher de coups de fleuret. Fonblanche : Ne faites pas attention ! vieux jeu ! (il le boutonne) touché, dix louis (à chaque coup de fleuret, une tache blanche sur l'habit).... voilà une garniture de boutons qui ne vous va pas mal, BAYARD et JAIME, le Réveil du lion, II, 7. (Cette locution vient de ce que le bouton du fleuret, étant frotté de craie, marque de ronds blancs comparés à des boutons celui qui est touché.)
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.