- ïambe
- (i-an-b') s. m.1° Terme de versification grecque et de versification latine. Pied dont la première syllabe est brève et la seconde longue. Ce vers n'est composé que d'ïambes.2° Vers dont le second, le quatrième et le sixième pied sont ordinairement des ïambes. Les poëtes grecs et les poëtes latins ont employé les ïambes dans leurs drames.Adj.• Le poëte Archiloque, natif de Paros, inventeur des vers ïambes, vivait du temps de Candaule, roi de Lydie, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. II, p. 601, dans POUGENS.3° Au plur. Dans la littérature française, pièce de vers satirique d'un caractère acerbe, composée d'un alexandrin et d'un octosyllabe, à rimes croisées, et dont le premier modèle se trouve dans les poésies d'André Chénier ; il intitula ainsi ces pièces, par allusion aux ïambes mordants du poëte Archiloque, dont l'antiquité nous a transmis le souvenir. Les ïambes d'André Chénier.• L'auteur a compris sous la dénomination générale d'ïambes toute satire d'un sentiment amer et d'un mouvement lyrique ; cependant ce titre n'appartient réellement qu'aux vers satiriques composés à l'instar de ceux d'André Chénier ; le mètre employé par ce grand poëte n'est pas précisément l'ïambe des anciens, mais quelque chose qui en rappelle l'allure franche et rapide : c'est le vers de douze syllabes, suivi d'un vers de huit, avec croisement de rimes ; cette combinaison n'était pas inconnue à la poésie française, l'élégie s'en était souvent servie, mais en forme de stances ; c'est ainsi que Gilbert a exhalé ses dernières plaintes, BARBIER ïambes..L'Académie met un tréma sur l'i de iambe ; mais ce tréma est tout à fait inutile pour la prononciation, seul objet qu'il pourrait avoir ; d'autant plus que l'Académie ne met point de tréma à ionique.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.