- s'évertuer
- évertuer (s')(é-vèr-tu-é) v. réfl.1° Faire vertu, faire effort pour arriver à quelque chose de louable ; s'efforcer de.• Il n'est pas digne d'un chrétien de ne s'évertuer contre la mort qu'au moment qu'elle se présente pour l'enlever, BOSSUET Mar. -Ther..Avec un nom de chose pour sujet.• Ma constance contre elle à regret s'évertue, CORN. Hor. II, 5.2° Il se dit aussi de tout effort.• Il laisse la tortue, Elle part, elle s'évertue, LA FONT. Fabl. VI, 10.• Lorsqu'à la bien chercher d'abord on s'évertue [la rime], BOILEAU Art p. 1.• Honteux d'un trop long silence, je m'évertuais pour relever l'entretien, J. J. ROUSS. Confess. IX..• Notre siècle, penseur brutal, Contre Delille s'évertue, BÉRANG. Couplet..Absolument. Se remuer, donner signe d'activité.• Allons, qu'on s'évertue, RAC. Plaid. III, 3.Régnier a dit s'évertuer de : En vain de le cacher mon respect s'évertue, Élég. v. Cette construction, qui est un archaïsme, n'a rien qui soit contraire à la grammaire.XIe s.• [Il] Met sei sur piet, quanqu'il pot, s'esvertue, Ch. de Rol. CLXVII.XIIIe s.• Pour l'amor la pucele [il] s'esvertue et esforce ; Les escus froisse et fent com s'il fussent d'escorce, AUDEFR. LE BAST. Romancero, p. 19.• Adonc d'amis me resovint ; Esvertuer lors me convint, la Rose, 7270.• Amors li entre ou cuer, et li sans li remue ; De desirrier fremist et d'espoir s'esvertue, RUTEB. I, 432.• Dans Pierres li ermites à la barbe canue Del ferir sor les Turcs durement s'esvertue, Ch. d'Ant. VIII, 1135.XVIe s.• Eux qui sont soubmis à la royauté, doyvent esvertuer toutes leurs forces pour faire service à leur souverain, AMYOT Épît..É- pour es- préfixe, et vertu ; provenç. esvertudar.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.