- évaporé
- évaporé, ée(é-va-po-ré, rée) part. passé.1° Dissipé par l'évaporation. Liqueur évaporée.• Mais après ce nuage en l'air évaporé, CORN. Tois. d'or, v, 2.Dissipé comme quelque chose qui s'évapore.• Vous l'accepterez Quand vos premiers soupirs seront évaporés, CORN. Othon, v, 4.2° Fig. Qui a de l'étourderie avec peu de réserve.• Le style de ces jeunes gens évaporés, SÉV. 519.• Que sur le visage [du jardinier] il y ait une grande apparence de bonne santé, et qu'il n'y en ait point d'esprit évaporé ni de sotte présomption, LA QUINTINYE Jardins, I, 4.• Il veut être folâtre, évaporé, plaisant, BOILEAU Épît. IX..Il se dit aussi des choses.• On les découvre à leurs manières libres, à leurs airs évaporés, à leurs paroles peu mesurées et peu discrètes, BOURD. Pensées, t. II, p. 408.• Birton, à qui tout était égal, montrait une gaieté évaporée, VOLT. Jenni, 7.Substantivement.• Son fils, qui m'embarrasse, est un évaporé, MOL. le Dép. III, 1.• Il fit voeu de ne plus occuper son coeur d'une petite évaporée, HAMILT. Gramm. 10.ÉVAPORÉ, ÉVENTÉ. Au sens propre, une liqueur est évaporée quand sa substance s'est dissipée en vapeur ; elle est éventée, quand le parfum qui la distinguait s'est dissipé, quoique la substance puisse rester. L'eau s'évapore et ne s'évente pas. Une bouteille de vin est éventée, si le vin a perdu son arome. Au figuré, l'évaporé tient plus de la légèreté de la conduite ; éventé tient plus de l'étourderie des manières. Un coquette a des airs évaporés, mais elle n'a pas des airs éventés.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.