étouper

étouper
(é-tou-pé) v. a.
   Boucher, remplir avec de l'étoupe. Étouper un bateau, les fentes d'un tonneau.
   Le drôle avait étoupé la clochette, LA FONT. Clochette..
   S'étouper les oreilles, se les emplir de coton.
   Terme de doreur. Appliquer une pièce à l'endroit où une feuille d'or manque d'étoffe.
   Presser les feuilles d'or avec un tampon pour les faire prendre sur la colle.
   Terme de chapelier. Renforcer les parties faibles d'une capade avec les rognures d'une autre.
   XIIe s.
   Mult par fu [fut très ] esbaïe la gent chaperunée, Quant il virent lur veie tutes parz estupée, Th. le mart. 146.
   XIIIe s.
   Les huis et les fenestres très bien estouperons, Berte, LXXVII.
   Son nes [il] estope isnelement, BENOÎT t. III, p. 521.
   Bon fait estoper Male-Bouche, Qu'il ne die blasme ou reprouche, la Rose, 7421.
   Encore pot on bien fere demande en cort laie por cause de damace, si comme contre cix qui estoupent cemins, ou aucun autre aaisement commun, BEAUMANOIR XLIII, 41.
   Por estoper l'usure as mavès creanciers, Liv. de just. 170.
   Et il meismes son cors [lui-même, de sa personne] portoit les cors pourris et touz puans pour mettre en terre es fosses, que jà ne se estoupast, et les autres se estoupoient [se bouchaient le nez], JOINV. 278.
   Dist li provost : ce sont estoupes Dont vous me volez estouper [ce sont bourdes par lesquelles vous me voulez tromper], DU CANGE stupare..
   XVe s.
   Une povre couste de vieille toile enfumée pour estuper le feu, FROISS. II, II, 157.
   En estoupant la langue aux mesdisans, Qui ont langue pour mesdire legiere, CH. D'ORL. Songe en complainte..
   XVIe s.
   La main de Dieu n'est point accourcie, qu'il ne nous puisse sauver ; et son oreille n'est point estouppée, qu'il ne nous puisse ouir, CALV. Instit. 589.
   Par quoy leurs veues furent tantost estouppées [par la poussière], AMYOT Sertor. 24.
   Ilz disoient que ce n'estoit pas une esquinance qui luy avoit estouppé la nuict le conduit de la voix, AMYOT Démosth. 36.
   Étoupe ; picard, étouper, boucher ; wallon, stopé, étouper ; anc. espagn. estopar ; ital. stoppare ; bas-lat. stuppare, dans la loi des Allemands.

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

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  • étouper — [ etupe ] v. tr. <conjug. : 1> • estuper XIIe; de étoupe ♦ Techn. Garnir d étoupe, pour boucher, calfater. ● étouper verbe transitif (latin populaire stuppare, boucher, de stuppa, étoupe) Boucher quelque chose avec de l étoupe ou d autres… …   Encyclopédie Universelle

  • ÉTOUPER — v. a. Boucher avec de l étoupe ou avec quelque autre chose semblable. Les conduits sont étoupés. Le vin s enfuit, il faut étouper les fentes du tonneau. Étouper un bateau. Étouper des trous. S étouper les oreilles. ÉTOUPÉ, ÉE. participe …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • ÉTOUPER — v. tr. Boucher avec de l’étoupe ou avec quelque autre chose semblable. Les conduits sont étoupés. Le vin s’enfuit, il faut étouper les fentes du tonneau. étouper un bateau. étouper des trous …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • étoupage — [etupaʒ] n. m. ÉTYM. 1567, estouppaige; de étouper. ❖ ♦ Techn. Action d étouper; son résultat. ⇒ Étoupement. Par métonymie. L étoupe ou ce qui permet d étouper …   Encyclopédie Universelle

  • étoupage — (é tou pa j ) s. m. Terme de chapellerie. Action d étouper ; ce qui sert à étouper. ÉTYMOLOGIE    Étouper …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • stopper — 1. stopper [ stɔpe ] v. <conjug. : 1> • 1841 ; angl. to stop A ♦ V. tr. 1 ♦ Faire s arrêter (un navire, une machine...). Stopper l ancre. Le goal a stoppé le ballon. ⇒ bloquer. 2 ♦ Cour. Fig. Arrêter, juguler; empêcher de se continuer. « l… …   Encyclopédie Universelle

  • étoupement — [etupmɑ̃] n. m. ÉTYM. XVIe; de étouper. ❖ ♦ Techn. Action d étouper; son résultat. || Étoupement d une lampe. ⇒ Calfatage. || Étoupement des fentes d un tonneau. ⇒ Obturation. || Étoupement d un trou …   Encyclopédie Universelle

  • étouffer — (é tou fé) v. a. 1°   Ôter la respiration en privant de communication avec l air ou en comprimant. •   J ai pensé être étouffé à la porte, MOL. Critique, sc. 5. •   On étouffe aisément qui se laisse presser, ROTROU Antig. I, 6. •   Les dames de… …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • étoupement — (é tou pe man) s. m. Action d étouper ; résultat de cette action. HISTORIQUE    XVIe s. •   Le sergent doit faire dependre l huys de la maison, sans que personne le puisse remettre, sans autre closture ou estoupement, Coustum. génér. t. I, p. 778 …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • boucher — 1. boucher [ buʃe ] v. tr. <conjug. : 1> • 1272; a. fr. bousche « touffe de paille (pour fermer) »; lat. pop. °bosca « broussailles » (→ bouchon), même rac. que bois ♦ Fermer (une ouverture). ⇒ clore, fermer , obturer. Boucher une bouteille …   Encyclopédie Universelle

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