- érudition
- (é-ru-di-sion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.1° Savoir approfondi dans les langues anciennes ou orientales, dans les origines des peuples, dans les inscriptions et les médailles, en un mot dans tous les documents qui fournissent les matériaux à l'histoire. La sûre érudition d'un du Cange. Livre plein d'érudition.• Plus soigneux d'étaler de l'érudition que de parler avec précision, BOSSUET Var. 12.• Les commentateurs, si abondants et si chargés d'une vaine et fastueuse érudition, LA BRUY. XIV.• Budé surtout communiqua à la nation française le goût de l'érudition grecque, l'ayant reçu lui-même de Lascaris son maître, qui avait été employé par Laurent de Médicis à établir cette fameuse bibliothèque de Florence, ROLLIN Traité des Ét. I, 1.• Je vois toujours en vous la politesse d'un grand seigneur, avec l'érudition d'un homme d'État ; vous auriez été digne d'être sénateur romain, VOLT. Dial. XIII.• La philosophie, qui forme le goût dominant de notre siècle, semble, par les progrès qu'elle fait parmi nous, vouloir réparer le temps qu'elle a perdu et se venger de l'espèce de mépris que lui avaient marqué nos pères ; ce mépris est aujourd'hui retombé sur l'érudition, et n'en est pas plus juste pour avoir changé d'objet, D'ALEMB. Encyclop. Disc. prélim..• Votre mépris pour l'érudition est très injuste ; c'est elle qui nourrit et fait vivre toutes les autres parties de la littérature, depuis le bel esprit jusqu'au philosophe, D'ALEMB. Apol. de l'étude, Oeuvres, t. IV, p. 223, dans POUGENS..• La vaste érudition, qui était sa partie dominante et comme son élément naturel, n'est pas notre objet principal, quoique nous ayons pour elle tout le respect et toute la reconnaissance qu'un enfant bien né doit à sa nourrice, D'ALEMB. Éloges, Bouhier..2° Choses érudites, recherches savantes, curieuses.• Elle semblait raser les airs à la manière Que les dieux marchent dans Homère ; Ceci n'est-il point trop savant ? Des éruditions la cour est ennemie, Même on les voit assez souvent Rebuter par l'Académie, LA FONT. Poésies mêlées, LXV.• C'est une vieille traduction d'un vieil auteur en vieux français, réimprimé, non pour le public, mais pour mes amis amateurs de ces éruditions, P. L. COUR. Lett. I, 378.XVIe s.• En chaire ne se doit tenir propos qui ne soit totalement à l'erudition de son prochain et l'honneur de Dieu, MARG. Nouv. XI.Lat. eruditionem (voy. érudit).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.