- épieu
- (é-pieu) s. m.Sorte d'arme qui n'est qu'un bâton d'un mètre et demi environ de longueur, garni, par le bout, d'un fer large et pointu, et qui sert particulièrement à la chasse du sanglier et autres grosses bêtes.• Le cerf est reconnu, chacun prend un épieu ; Chacun donne un coup à la bête, LA FONT. Fabl. IV, 21.Terme de blason. Épieu emmanché, épieu dont le manche est d'un autre émail que le fer.• Tans cops [il] a pris de lances et d'espiez, Ch. de Rol. XL.XIIe s.• Son fort espiez o [avec] le confenon blanc, Ronc. p. 38.• Il tenoit un espié dont la hante ert entiere, Sax. X.XIIIe s.• Parmi le gros du coeur li mist l'espiel trenchant, Mort l'abat du cheval delès un desrubant, Ch. d'Ant. I, 384.XVe s.• Lors commença à dire à ses hommes qu'ilz lançassent sur eulx glaives, dars et espieux tant qu'ils les eussent mis à mort, Perceforest, t. I, f° 89.Champen. espiel ; provenç. espieut, espeut, espiaut ; espagn. espiche ; portug. espeto ; ital. spiedo. Il y a dans l'historique deux formes : espiet ou espié, et espiel. Espiel, d'où épieu, vient du latin spiculum, pointe, comme essieu, d'axiculus. Espiet vient du germanique : danois, spyd ; suéd. spiut.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREÉPIEU. Ajoutez :2° Au moyen âge, arme à hampe, dont le fer large et épais avait la forme d'une feuille de sauge ; la douille portait une barre de fer transversale, nommée la croix, qui lui était réunie par une chaînette.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.