- épaisseur
- (é-pê-seur) s. f.1° Dans le langage géométrique, l'une des trois dimensions d'un corps solide, par opposition à la longueur et à la largeur.Dans le langage ordinaire, épaisseur se dit également, en parlant d'un corps solide, de la dimension dans le sens vertical ou profondeur, et de la dimension dans le sens horizontal ou largeur. Épaisseur d'une pierre, d'une planche. Épaisseur d'un mur. Il fit une cachette dans l'épaisseur du mur.2° Qualité de ce qui a une certaine épaisseur.• Son menton sur son sein descend à double étage, Et son corps, ramassé dans sa courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur, BOILEAU Lutr. I.3° Il se dit du degré de densité, de résistance d'un tissu. L'épaisseur d'une étoffe, d'un drap.4° Qualité de ce qui est serré, rapproché. L'épaisseur de la foule. L'épaisseur d'un plant. L'épaisseur d'un bois, la partie où les arbres sont le plus serrés.• Dans la sombre épaisseur de ces profonds taillis, VOLT. Scythes, IV, 8.5° Qualité de ce qui a beaucoup de consistance. L'épaisseur d'un sirop.Qualité de ce qui est dense. L'épaisseur du brouillard, de l'air.• Une noire fumée Dont l'épaisseur corrompt la pureté de l'air, ROTR. Antig. v, 5.• C'est ainsi que nous avons vu cent fois l'astre de la nuit en percer l'épaisseur, DIDEROT Salon de 1767, Oeuv. t. XIV, p. 244, dans POUGENS.6° Il se dit d'esprits comparés à quelque chose d'épais, de lourd, de peu subtil.• Comme son esprit était de la portée de tous les esprits qu'il voulait, il faut voir comme il s'insinua dans l'épaisseur de celui des opulents échevins et dans la délicatesse de leurs tendres et très magnifiques moitiés, HAMILT. Gramm. 10.XVIe s.• Par l'espesseur des forests chevelues, DU BELLAY II, 13, recto..• Il avoit enfermé un poinçon de poudre dans l'espesseur d'une muraille, D'AUB. Hist. II, 410.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.