- éminence
- (é-mi-nan-s') s. f.1° Élévation de terrain. Monter, se porter sur une éminence.Terme d'anatomie. Saillie, en parlant des os. Une éminence osseuse.2° Supériorité, excellence.• L'éminence de la science, PASC. Considér..• Celui qui est d'une éminence au-dessus des autres qui le met à couvert de la repartie, ne doit jamais faire une raillerie piquante, LA BRUY. V.• Ces temps où l'éminence du caractère [dont on était revêtu] était une raison de modération, et non pas un prétexte de luxe, MASS. Or. fun. Villars..Par éminence, en éminence, loc. adv. Éminemment.• La piété du roi se montre par éminence en ce généreux mépris qu'il fait de la plus terrible des choses terribles, BALZ. le Prince, ch. X..• Vous, Madame, qui excellez en cette partie de l'âme qui fait les peintres, les architectes et les statuaires, et qui la défendez, par votre exemple, du blâme que l'on lui donne de ne se trouver jamais en éminence avec un parfait jugement, VOIT. Lett. 5.3° Titre d'honneur qu'on donne aux cardinaux, traités auparavant d'illustrissimes, de révérendissimes, et dont on rapporte la création au pape Urbain VIII, par un décret du 8 janvier 1630. Son Éminence le cardinal.Titre donné aussi au grand maître de Malte, comme dernier cardinal.Éminence, titre de dignité, prend un É majuscule.XIVe s.• Il [le nez] a hauteur et eminence par dessus la face, H. DE MONDEVILLE f° 18.• Cest os ou son extremité desous vers la jointure du coude a deux eminences, H. DE MONDEVILLE f° 21.XVIe s.• Vostre famille n'en a pas beaucoup au dessus d'elle en eminence, MONT. IV, 126.• Le principal effet de la grandeur et de l'eminence, c'est de vous jecter en butte à l'importunité, MONT. IV, 344.• Je n'ay jamais souhaité l'eminence de ces haultes fortunes et commanderesses, MONT. IV, 28.Provenç. et espagn. eminencia ; ital. eminenza ; du latin eminentia, de eminens, éminent.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.