- élysée
- (é-li-zée) s. m.1° Terme de la religion gréco-latine. Dans les enfers, le séjour des héros et des hommes vertueux après leur mort.Par extension.• Dans un point de l'espace inaccessible aux hommes, Il est un autre monde, un élysée, un ciel, LAMART. Socrate, 260.Fig. Lieu, séjour délicieux. C'est un élysée.L'Élysée, nom, à Paris, d'un palais qui est situé dans les Champs-Élysées.2° Adj. Les champs élysées.• Comme les méchants princes souffraient, dans le Tartare, des supplices infiniment plus rigoureux que les autres coupables d'une condition privée, aussi les bons rois jouissaient, dans les champs élysées, d'un bonheur infiniment plus grand que celui du reste des hommes qui avaient aimé la vertu sur la terre, FÉN. Tél. XIX..• C'était un mélange de tout ce que la vieillesse a de grave, avec toutes les grâces de la jeunesse ; car les grâces renaissent même dans les vieillards les plus caducs, au moment où ils sont introduits dans les champs élysées, FÉN. ib..Champs-Élysées, grande promenade de Paris.Les champs élysées, portion de l'enfer des païens, s'écrit sans trait d'union ; les Champs-Élysées, promenade, s'écrit avec des majuscules et un trait d'union.XVIe s.• Pour t'en aller aux beaux champs elysées, MAROT dans MÉNAGE.• Quand Orpheus reviendroit d'elysée, MAROT ib..• Et là commença à parler, disant qu'il avoit vu les diables, avoit parlé à Lucifer familierement et fait grand chere en enfer et par les champs elysées, RABEL. dans MÉNAGE.Lat. elysium, et au pluriel elysii (campi sous-entendu ou exprimé) ; en grec, le terme a pour origine un verbe qui correspond en français à " venir " : les champs où les morts se rendent. Élysée est une formation irrégulière, comme si le latin était elyseum.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.