- écritoire
- (é-kri-toi-r') s. f.1° Petit meuble portatif où l'on met tout ce qu'il faut pour écrire. Écritoire de poche, de bureau.• Il a un grand registre sous son bras, une écritoire pendue à sa ceinture et une guitare sur le dos, LESAGE Diable boiteux, ch. 17.Nobles d'écritoire, nom que la noblesse d'épée donnait par mépris à la noblesse de robe.Greffier de l'écritoire, voy. greffier.2° Petit vase où l'on met de l'encre, et que l'on nomme plus souvent encrier.• Il est ami de Fagon, il me conta qu'il ne vivait que par l'éloignement des écritoires [en n'écrivant plus], SÉV. 395.• Rappelez-vous que ce jour-là Un beau page tint l'écritoire, BÉRANG. Contr. de mar..Fig. À pleine écritoire, en écrivant, exposant amplement.• Tel fut notre début en Italie, dont toute la faute fut imputée à Catinat, en quoi Vaudemont, en pinçant seulement la matière, et Tessé à pleine écritoire ne s'épargnèrent pas, SAINT-SIMON 96, 21.3° Autrefois, nom de cellules qui étaient au rez-de-chaussée de plusieurs monastères et dans lesquelles on copiait les manuscrits.Le genre d'écritoire, entre l'étymologie (scriptorium) et la finale féminine, a varié ; il est masculin dans Rabelais et dans plusieurs provinces.ÉCRITOIRE, ENCRIER. L'encrier, à proprement parler, n'est qu'une partie de l'écritoire, comme la poudrière ou le porte-plumes.XIIe s.• Li freres l'endemain al saint humme en ala, E en sun escritorie, là ù il le trova, Pur la pitié de Deu tant li dist e preia...., Th. le mart. 95.XVe s.• Or me convient, Entroes que [pendant que] j'ai sens et memoire, Encre et papier et escriptoire, Canivet et penne taillée, FROISS. Buisson de jonece..XVIe s.• Et portoit ordinairement ung gros escriptoire, pesant plus de 7000 quintaulx, RAB. Garg. I, 14.• Les Genevoys, quand, ou matin, avoir dedans leurs escriptoyres et cabinets propensé et resolu de qui et de quelz, celluy jour, ilz pourront tirer denares, ilz sortent en place, RAB. Pant. IV, Nouv. prol..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.