ébrouer

ébrouer
ébrouer 1.
(é-brou-é) v. a.
Terme de métier. Laver, passer dans l'eau une pièce de toile ou d'étoffe pour en ôter les fils, les pailles et autres ordures. Le son et les eaux dures étant bonnes pour ébrouer, dessécher et dégraisser les bleus, Instr. gén. pour la teinture des laines, 18 mars 1671, art. 14.
   XVe s.
   Ne pourra nul mouiller les draps jusqu'à ce qu'ils soient seellez tous escruz, ou qu'ils aient prins congié aux boujonneurs de les esbrouer seulement, DU CANGE esborrare..
   Allem. brühen, laver à l'eau chaude ; origine d'autant plus probable que le mot paraît appartenir au nord de la France.
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ébrouer (s') 2.
(é-brou-é) v. réfl.
   Terme de vétérinaire. Faire ébrouement.
   Par extension.
   Estrées revint à soi le premier, se secoua, s'ébroua, regarda la compagnie comme un homme qui revient de l'autre monde, SAINT-SIMON 514, 66.
   Terme de manége. Souffler de surprise ou de frayeur, en parlant du cheval.
   XVe s.
   Lesquelx buefs de ce s'esbruierent et fuirent, DU CANGE brugitus..
   Le suppliant bouta le feu en la grange, qui se esbrouit tellement que la dite grange fut bruslée, DU CANGE ib..
   XVIe s.
   Esbrouez des nazines, Médec. des chev. p. 16, dans LACURNE.
   S'il advient que le loup ait passé les hurtes de ceux qui seront à la garde des filets, on jettera incontinent après ses fesses un court baston pour l'esbrouer et haster d'avantage, à ce qu'il n'ait la cognoissance du filet, FOUILLOUX Vénerie, f° 120, dans LACURNE.
   Origine obscure. On a songé à bourre, le cheval faisant sortir de ses naseaux comme une bourre. Mais cela ne convient ni aux sens ni aux formes diverses du mot. On a indiqué le bas-breton broez, brouez, emportement, mouvement de colère. Diez remarque que brave, s'il a existé dans l'ancienne langue (ce qui est très vraisemblable), y a existé sous la forme brou ou breu, comme bleu ou blou ; et que c'est de là qu'il a donné é-brouer, rendre bruyant, emporté, et ra-brouer, maltraiter en parole. Cette étymologie ingénieuse est plausible.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
2. ÉBROUER (S'). - ÉTYM. Comme, malgré d'ingénieuses conjectures, l'étymologie reste douteuse, il faut noter qu'en Normandie on appelle broue ou broë ou brouée l'écume de la bouche des animaux, la mousse de savon, etc. : avoir la broë à la bouche.

Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. . 1872-1877.

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  • ébrouer — (s ) [ ebrue ] v. pron. <conjug. : 1> • 1690; intr. 1564; probablt du même rad. germ. que brouet dial. « écume venant à la bouche des chevaux » 1 ♦ Souffler bruyamment en secouant la tête (chevaux). « Des chevaux hennissaient et s… …   Encyclopédie Universelle

  • ébrouer (s') — ⇒ÉBROUER (S ), verbe pronom. A. [En parlant d animaux domestiques et princ. du cheval] Éternuer et souffler bruyamment. Derrière le mur, on entendit le cheval s ébrouer et frapper du sabot (CAMUS, Exil et roy., 1957, p. 1613). MAN. [En parlant d… …   Encyclopédie Universelle

  • ébrouer\ s' — ébrouer (s ) [ ebrue ] v. pron. <conjug. : 1> • 1690; intr. 1564; probablt du même rad. germ. que brouet dial. « écume venant à la bouche des chevaux » 1 ♦ Souffler bruyamment en secouant la tête (chevaux). « Des chevaux hennissaient et s… …   Encyclopédie Universelle

  • ébrouer — I. ÉBROUER, S ébrouer. v. n. Terme de Manége. Il se dit d Un cheval qui fait un ronflement à la vue des objets qui l effraient. Les chevaux vifs s ébrouent facilement. II. ÉBROUER.v. act. Ébrouer une pièoe d étoffe, de toile, La laver, la passer… …   Dictionnaire de l'Académie Française 1798

  • ÉBROUER — v. a. Laver, passer dans l eau, en parlant Des toiles, des étoffes. Ébrouer une pièce d étoffe, de toile. ÉBROUER, s emploie aussi avec le pronom personnel, en termes d Art vétérinaire, et se dit Des animaux domestiques lorsqu ils font une espèce …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • ÉBROUER — v. tr. T. d’Arts Laver, passer dans l’eau un tissu au sortir du métier. ébrouer une pièce d’étoffe, de toile …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • ÉBROUER (S’) — v. pron. éternuer, en parlant des Animaux domestiques lorsqu’ils dégagent leurs naseaux de ce qui y cause de la gêne ou de l’irritation. Il se dit aussi d’un Cheval qui fait un ronflement à la vue des objets qui le surprennent ou qui l’effraient …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • ébrouer — (S ) vp. (ep. du cheval qui éternue et secoue la tête) : s ébrèfâ (Annecy), morflyâ (Albanais, Balme Si.), seuflâ pe le nâ (Arvillard). A1) s ébattre, se rouler, (dans le sable ...) : s arbatâ vp. (001). A2) se secouer, s agiter, (quand on est… …   Dictionnaire Français-Savoyard

  • s'ébrouer — ● s ébrouer verbe pronominal (ancien français breu, écume) Souffler bruyamment en secouant vivement la tête, par peur ou par impatience, en parlant d un animal, notamment du cheval. S agiter, s ébattre pour se nettoyer, en particulier pour se… …   Encyclopédie Universelle

  • ébrouement — [ ebrumɑ̃ ] n. m. • 1611; de ébrouer ♦ Expiration bruyante, sorte d éternuement du cheval et de certains animaux. « un ébrouement rauque et profond comme en ont les chevaux abattus » (Genevoix). ♢ Par anal. « Un dernier ébrouement d ailes s… …   Encyclopédie Universelle

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