- ébrancher
- (é-bran-ché) v. a.Couper ou casser une partie des branches d'un arbre ou la totalité.• Un jour dans son jardin il vit notre écolier Qui, grimpant sans égard sur un arbre fruitier, Gâtait jusqu'aux boutons, douce et frêle espérance ; Même il ébranchait l'arbre...., LA FONT. Fabl. IX, 5.• Ulysse abattit vingt arbres en tout, les ébrancha avec sa hache, les polit et les dressa, FÉN. t. XXI, p. 338.• Arbres... courbés sous les tempêtes, Mais dont la foudre seule ose ébrancher les têtes, LAMART. Joc. II, 79.Terme de jardinage. Pratiquer l'ébranchement.Fig.• Les uns dans leurs greniers, fondant des républiques, Les autres ébranchant les verges monarchiques, VOLT. Pégase..• Le despote arrache l'arbre, le sage monarque l'ébranche, VOLT. Moeurs, 64.• L'Académie, moins hardie que nos grands écrivains, ou, si l'on veut, plus timide en masse que dans chacun de ses membres, n'avait-elle pas trop restreint les richesses de notre langue, trop ébranché le vieux chêne gaulois ?, VILLEMAIN Dict. de l'Acad. Préface.XIIIe s.• Cil [les biens] qui sunt tenu en fief poent [peuvent] en tele maniere estre estrangié ou esbranquié, qu'il sunt forfait au signeur, BEAUMANOIR LI, 19.XIVe s.• Esbranchier à la main les fueilles d'entour et non le milieu [de la bette], Ménagier, II, 2.XVIe s.• Peu de saules se sauvent qu'on esbranche en seve, O. DE SERRES 810.Es- préfixe, et branche ; picard, ébranker ; provenç. esbrancar.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.