- ébouler
- (é-bou-lé)1° V. a. Renverser en faisant rouler.• Le blaireau se défend en reculant, éboule de la terre, afin d'arrêter ou d'enterrer les chiens, BUFF. Blaireau..2° V. n. Se renverser en roulant. Au moment où nous y mettions le pied, le sable a éboulé. Ce monticule est éboulé depuis hier.On emploie l'auxiliaire avoir pour marquer l'action ; l'auxiliaire être pour marquer l'état.3° S'ébouler, v. réfl. Être renversé et rouler.• Le terrain s'était rendu ferme et ne s'éboulait point, VAUGEL. Q. C. liv. IV, ch. 6, dans RICHELET.• Ses oreillers s'éboulèrent, FAGON Journ. de la santé du roi, 1707, p. 312.Fig.• Ou la fortune s'éboule, ou elle se refait, RAYN. Hist. phil. IV, 1.S'ÉBOULER, S'ÉCROULER. Étymologiquement, s'ébouler c'est tomber comme une boule ; s'écrouler c'est être renversé par des ébranlements (voy. crouler). Dès lors, au propre, ces deux mots seront synonymes quand l'idée de rouler ne fera rien à l'affaire ; mais quand cette idée ne pourra être écartée, s'ébouler sera le mot propre et non s'écrouler : ainsi un tas de sable s'éboule, il ne s'écroule pas. Au figuré, c'est s'écrouler qui s'emploie de préférence : on dit qu'un empire s'écroule et non qu'il s'éboule.• On n'approuvera donc pas ces vers : Ne vous troublez donc pas d'un mot nouveau qui tonne, D'un empire éboulé, d'un siècle qui s'en va, LAMART. Harm. IV, 13.XIIIe s.• Mais les ondes forment s'esboulent, Qui la nef dehurtent et foulent, Roi Guillaume, p. 130, dans DU CANGE, gloss. fr.• Toutes amendes qui sont por empiremens de quemins, si comme por esbouler quemins, BEAUMANOIR XXV, 10.XVIe s.• Ils arrachoient les paulx [pieux] et esbouloient la levée de la closture du camp pour lui donner entrée, AMYOT Anton. 22.• Tout alentour de sa sepulture le rivage s'esboula, AMYOT ib. 91.Es- préfixe, et boule : rouler, tomber comme une boule ; bourguig. éboli, v. a. : Ail' éboli muraille et tor, il éboula muraille et tour.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.