- velouté
- velouté, ée 1.(ve-lou-té, tée) adj.1° Dont le fond, en parlant de certaines étoffes, n'est point de velours, mais a des fleurs, des ramages faits de velours. Étoffe veloutée. Satin velouté.Papier velouté, dit aussi anciennement papier soufflé, papier sur lequel on applique divers dessins de laine hachée et qui offre des fleurs, des dessins imitant le velours.2° Qui est doux au toucher comme du velours, ou qui a l'aspect du velours. Fleurs veloutées.• Avec cet animal qui m'a semblé si doux : Il est velouté comme nous [rats], LA FONT. Fabl. VI, 5.• Trois larges bandes d'un beau noir velouté, BUFF. Ois. t. VI, p. 118.• L'éclat velouté de la campagne, la tiède température de l'air....sont à Naples autant de séductions pour les sens, CHATEAUBR. Mart. liv..• v.... du soleil levant Je regardais venir la lumière enchantée ; J'observais sur la mer sa teinte veloutée, P. LEBRUN Poés. t. II, 7.Fig.• Qu'il n'est poison souvent moins redouté, Que le venin d'un fourbe velouté, J. B. ROUSS. Épît. I, 5.3° Garni d'un duvet comparé au velours.• Sur l'émail velouté d'une fraîche verdure, DELILLE Jard. I.• Son teint à peine encore velouté du duvet de l'adolescence, MARMONTEL Cont. Mor. Heureus..Terme de botanique. Se dit des plantes ou parties de plantes couvertes de poils doux, serrés, courts, égaux, et dont l'ensemble imite la surface du velours.4° Vin velouté, bon vin d'un rouge un peu foncé, sans âcreté.• Vin à séve veloutée, armé d'un vert qui n'est point trop commandant, MOL. Bourg. gent. IV, 1.• Les vins couverts et veloutés Par les vieillards furent goûtés, PERRAULT dans RICHELET.Terme de joaillerie. Il se dit des pierres qui sont d'une couleur foncée, riche.5° Crème veloutée, sorte de crème cuite qui se sert à l'entremets.6° Membrane veloutée, celle qui tapisse le canal alimentaire.• Les personnes qui ont de l'embonpoint, les entrailles veloutées, le cholédoque coulant, le mouvement péristaltique aisé et régulier, VOLT. Oreilles, 7.Voy. velouter.————————velouté 2.(ve-lou-té) s. m.1° Galon fabriqué comme du velours, ou plain ou figuré.• L'habit de M. le prince de Conti était inestimable ; c'était une broderie de diamants fort gros, qui suivait les compartiments d'un velouté noir sur un fonds de couleur de paille, SÉV. 399.• Cette membrane déliée qu'on nomme rétine, qui est tendue sur le fond de l'oeil, comme un velouté délicat et mince, BOSSUET Conn. II, 6.2° Ce qui a l'aspect du velours. Le velouté d'une pêche. Le velouté d'une fleur.• Ce velouté, cette aimable jeunesse Dont la fraîcheur fait toute la richesse, BERNIS Épît. 1, Goût..Terme de botanique. Partie veloutée de la surface d'une plante.• Le stigmate des pistils, dans la saison de la fécondation, est ou garni d'un velouté ou humecté d'une liqueur gluante, CONDORCET Linné..3° On disait autrefois, en langage médical, le velouté de l'estomac, des intestins, pour indiquer la surface muqueuse de ces organes.4° En termes de joaillier, le velouté est une couleur sombre et foncée des pierres, surtout de celles qui sont taillées en cabochon.5° Terme de cuisine. Espèce de jus fait avec du veau, de la volaille et un peu de bouillon, le tout revenu et réduit sans prendre couleur ; ensuite mouillé avec du bouillon, épaissi par un roux blanc dans lequel on a jeté des champignons, et laissé en ébullition environ deux heures ; ce jus sert à toutes les sauces.Velouté 1.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.