- tunique
- (tu-ni-k') s. f.1° Vêtement de dessous que portaient les anciens.• Il revêtit le grand prêtre de la tunique de fin lin, et le ceignit avec la ceinture, SACI Bible, Lévit. VIII, 7.• La tunique était le vêtement que les Romains portaient immédiatement sur la peau : elle était, dans l'origine, fort grossièrement faite, et on peut se la représenter comme un sac, ouvert pour laisser passer la tête et les bras, CONDIL. Hist. anc. XI, 13.• La tunique [des Athéniens] était autrefois de lin, elle est maintenant de coton, BARTHÉLEMY Anach. ch. 20.• Dans la Phocide et dans les environs de l'île d'Eubée, les pauvres portaient encore du temps de Pausanias des tuniques de peau de porc, MONGEZ Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. IV, p. 225.• Ils [les paysans grecs] portent une tunique qui leur descend jusqu'aux genoux, et qu'ils rattachent avec une ceinture ; leurs larges culottes sont cachées par le bas de cette tunique, CHATEAUB. Itin. part. 1.Fig. Tunique de Nessus, présent funeste à celui qui le reçoit (cette tunique empoisonnée causa la mort d'Hercule, à qui Déjanire la donna).La tunique était aussi un vêtement de femme.• Leur habillement [des femmes spartiates] consiste dans une tunique ou espèce de chemise courte, et dans une robe qui descend jusqu'aux talons, BARTHÉLEMY Anach. ch. 48.• Les femmes grecques portèrent des tuniques intérieures de coton ou de soie, qui étaient presque transparentes, MONGEZ Instit. Mém. Hist. et litt. anc. t. IV, p. 288.2° Habillement que les évêques portent sous leur chasuble quand ils officient.Vêtement des diacres et des sous-diacres, dit aussi dalmatique.Vêtement des bernardins réformés, qui se portait sous la cuculle.3° Sorte de veste dont les rois de France étaient revêtus à leur sacre, sous le manteau royal.4° Redingote d'uniforme que portent les troupes d'infanterie et les élèves des lycées, des pensions.5° Terme de botanique. Enveloppe de certaines parties des plantes. Les tuniques superposées qui forment l'oignon.• La Provence.... Au bord des flots couvrant, délicieux trésor, L'orange et le citron de leur tunique d'or, A. CHÉN. Hymne à la France..6° Terme d'anatomie. Toute membrane qui forme ou concourt à former les parois d'un organe. Les tuniques artérielles.• Ses pellicules [de l'oeil] appelées tuniques, BOSSUET Conn. II, 6.XIIIe s.• Apriès le viesti-on le [la] tunique, qui doit iestre vers, en laquele on list l'epistole, qui senefie soufrance, Chr. de Rains, p. 104.XIVe s.• Si com les tunicles des yex [yeux] contiennent les humeurs des yex, H. DE MONDEVILLE f° 10, verso..• La tunique dedens [l'estomac] fut faitte nerveuse...., LANFRANC f° 33, verso..XVe s.• Et ne savoient de quoi ferrer ceux [chevaux] qui estoient deferrés, ni de quoi se couvrir, fors que de leurs tuniques d'armes, FROISS. I, I, 39.XVIe s.Prov. et esp. tunica ; ital. tonica ; du lat. tunica, mot d'origine phénicienne.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.