- tuf
- (tuf) s. m.1° Nom générique des pierres poreuses produites par voie de sédiment ou d'incrustation, provenant de matières pulvérulentes remaniées et tassées par l'eau, et qu'on trouve assez souvent au-dessous de la bonne terre, de la terre franche. Tuf calcaire, siliceux, volcanique, etc. Creuser jusqu'au tuf. Ce terroir est mauvais, ce n'est presque que du tuf.• On verra combien il est fréquent de trouver de grands amas de tufs dans le voisinage des montagnes primitives, SAUSSURE Voy. Alpes, t. II, p. 402, dans POUGENS.• Le tuf est la plus impure, la plus irrégulière et la plus poreuse des concrétions calcaires, A. BRONGNIART Traité de minér. t. I, p. 211.Fig. Apparence trompeuse.• Mlle de Lovestein vit le tuf à travers tous les ornements qui le couvraient [Dangeau], SAINT-SIMON 39, 197.• Villeroy, déchu du commandement des armées, perdit toute l'écorce qui l'avait fait briller, et ne montra plus que le tuf, SAINT-SIMON 162, 135.Fig. Rencontrer, trouver le tuf, se dit, lorsque après s'être fié à de belles apparences, on découvre que ce qui est dessous, y répond mal.• L'esprit de ce pays n'est qu'en superficie ; Sitôt que vous voulez un peu l'approfondir, Vous rencontrez le tuf, REGNARD le Joueur, II, 4.2° Particulièrement, sorte de pierre blanche et tendre, qui devient plus dure et plus blanche lorsqu'elle est employée. Maisons bâties en pierre de tuf, ou, absolument, en tuf.En ce sens, on dit quelquefois tuffeau.3° Etoffe très grossière, dont les tondeurs de draps se servent pour garnir leurs tables.XVIe s.• Esperant planter deux colo mnes sur ce tombeau, non de tuffe venteuse que la lune et l'hyver puissent geler, mais d'un marbre de verité, de qui le temps ne void la fin, D'AUB. Hist. Préf. 9.• Lors qu'elle est inveterée, et que l'humeur est dure comme plastre, ou comme une pierre de tuffe, PARÉ XV, 8.Ital. tufo ; du lat. tophus.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.