- trouée
- (trou-ée) s. f.1° Ouverture faite dans toute l'épaisseur d'une haie, dans une palissade, etc.• Il [le lièvre] s'enfuit par un trou, Non pas trou, mais trouée, horrible et large plaie Que l'on fit à la pauvre haie, LA FONT. Fabl. IV, 4.• La longue enceinte d'un camp, formée par un rang de fortes palissades, l'arrêta [un général russe] ; ses soldats, pressés par nos mouvements, n'eurent pas le temps d'y faire une trouée, SÉGUR Hist. de Nap. VI, 2.2° Espace vide ou abatis au travers d'un bois.• Le bivouac de la gauche était aux trouées et au moulin du ruisseau de Weisloch, SAINT-SIMON 29, 82.• Quelques historiens ont blâmé le général [Villars] dans sa disposition : il devait, disaient-ils, passer une large trouée, au lieu de la laisser devant lui, VOLT. Louis XIV, 21.3° Effet du canon, ou d'une charge de cavalerie, ou de troupes de ligne, à travers les rangs ennemis.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRETROUÉE. Ajoutez :4° Fig. Faire sa trouée, pénétrer dans les esprits et y exercer une influence durable.• L'ouvrage de Beccaria, patronné par Voltaire et les encyclopédistes français, eut une vogue immense ; il fit sa trouée, comme on l'a dit, et brisa dans le droit criminel de l'Europe les routines traditionnelles, Gaz. des Trib. 8-9 juin 1874, p. 549, 3e col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.