- tribune
- (tri-bu-n') s. f.1° Lieu élevé d'où les orateurs grecs et romains haranguaient le peuple. Monter à la tribune.• La tribune aux harangues était une espèce d'échafaud solidement établi et à demeure, avec un siége pour les magistrats, qui seuls avaient droit d'y monter et d'y haranguer le peuple, BOUCHAUD Instit. Mém. sc. mor. et pol. t. v, p. 132.2° Aujourd'hui, dans les assemblées délibérantes, lieu élevé d'où parlent les orateurs. La tribune de la chambre des députés.• Que de périls la tribune orageuse Offre aux vertus qui l'osent affronter !, BÉRANG. Malade..• L'exposé sur notre situation morale que le ministre de la police générale [Fouché] apportait à la tribune, VILLEMAIN Souv. contemp. les Cent-Jours, X..L'éloquence de la tribune, le genre d'éloquence propre aux débats des assemblées politiques.• L'éloquence n'a plus de tribune ; mais la chaire en est une encore pour cette morale sublime que rend plus pure et plus touchante la sainteté de ses motifs, MARMONTEL Oeuv. t. x, p. 105.La tribune sacrée, la chaire où montent les ecclésiastiques pour parler au peuple.• Votre fils est bègue, ne le faites pas monter à la tribune ; votre fille est née pour le monde, ne l'enfermez pas parmi les vestales, LA BRUY. II.3° Lieu élevé et réservé dans les églises, dans les grandes salles d'assemblées publiques.• Mlle de Fontanges est d'une beauté singulière, elle paraît à la tribune comme une divinité ; Mme de Montespan de l'autre côté, autre divinité, SÉV. 397.• Elle avait un appartement dans un couvent de religieuses et une tribune à l'église des Capucins, mais avec autant de mystère que les femmes galantes de ce temps-là avaient de petites maisons, MARMONTEL Mém. VI.• La tribune de la feue reine [Marie-Thérèse] avait toujours été vide et fermée depuis sa mort ; le roi ouvrit lui-même cette tribune, et fit entrer Mme de Maintenon, GENLIS Mme de Maintenon, t. II, p. 240, dans POUGENS.Fig.• Les affreux spectateurs [damnés] d'un affreux sénat [démons] prennent leurs rangs dans les tribunes brûlantes, CHATEAUBR. Mart. VIII.4° Tribune d'orgues, grande tribune où est placé le buffet d'orgues, dans une église.5° Balcon autour de la lanterne d'un dôme.6° Dans les bibliothèques publiques, galerie ou balcon qui court autour des murs à moitié d'étage.7° Dans la galerie des Offices, à Florence, salon où l'on a réuni les plus belles toiles et les plus belles sculptures ; c'est à l'imitation de cette tribune qu'on a fait le salon carré au Louvre.• Nous aurions composé avec ces maîtres si contestés alors, si admirés aujourd'hui, une sorte de tribune ou de salon carré romantique capable de se soutenir à côté des plus belles oeuvres anciennes, TH. GAUTIER Feuilleton du Journal officiel du 14 févr. 1870.Bas-lat. tribuna, qui paraît provenir du latin tribunal, siége élevé.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRETRIBUNE. Ajoutez : - HIST. XVe s.• Et s'en montent à mont en la tribune, le Cérémonial des consuls, dans Revue des langues romanes, t. VI, p. 78.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.