- tremblement
- (tran-ble-man) s. m.1° Agitation de ce qui tremble. Le tremblement d'un pont suspendu.2° Tremblement de terre, secousse qui ébranle violemment la terre.• Ce qui mérite bien notre attention, c'est le tremblement de terre que la Chine essuya en 1699, sous l'empereur Cam-hi ; ce phénomène fut plus funeste que celui de Lisbonne ; il fit périr, dit-on, environ quatre cent mille hommes, VOLT. Moeurs, 195.• Y a-t-il des phénomènes météorologiques qui annoncent ou accompagnent les tremblements de terre, comme chaleur extraordinaire, calme, orages, mouvements du baromètre, électricité, vapeurs épaisses dans l'air, pâleur ou couleur particulière du soleil ou des étoiles ?, SAUSSURE Voy. Alpes, t. VIII, p. 307, dans POUGENS.• La capitale du Pérou, renouvelée en détail par onze tremblements de terre, fut enfin détruite par le douzième, RAYNAL Hist. phil. VII, 31.Fig.• Mandez-moi.... de quelle sorte de tranquillité vous jouissez maintenant qu'il ne peut plus arriver nul tremblement de terre dans vos affaires, SÉV. à Mme de Guitaut, 29 oct. 1692.3° Agitation involontaire de tout le corps ou de quelques-unes de ses parties.• Quand Psyché se vit dans les airs, en si mauvaise compagnie que celle-là [les Furies], un tremblement la saisit ; ses cheveux se hérissèrent, LA FONT. Psyché, II, p. 171.• Le tremblement de colère, l'éblouissement qui me gagnaient en lisant ce billet, J. J. ROUSS. Conf. IX..• Je la pris, pour l'ouvrir, avec un tremblement d'impatience, dont j'eus honte au dedans de moi, J. J. ROUSS. ib. VII.Absolument. Terme de médecine. Agitation involontaire du corps ou de quelque membre par petites oscillations compatibles avec l'exécution des mouvements volontaires, qui n'en continuent pas moins de se produire, et qui ne font que perdre de leur précision. Le tremblement des vieillards.4° Terme de musique. Le tremblement consiste, sur les instruments à cordes, à secouer la main, le doigt restant à la même place, sauf qu'il oscille par le mouvement de la main vers le haut ou le bas de la corde d'une quantité très petite ; sur les instruments à vent où le trou reste toujours ouvert ou bouché, il est produit par le tremblement de l'instrument tout entier.• Qu'il ait sur chaque ton ses rimes ajustées, Sur chaque tremblement ses syllabes comptées, CORN. Excuses à Ariste..5° Fig. Crainte, grande frayeur.• La louange que l'on donne à Dieu, doit être accompagnée de tremblement, SACI Bible, Job, XXXVII, 22.• Un saint tremblement de ses jugements [de Dieu], mais une confiance toute fondée sur les mérites infinis de Jésus-Christ, SÉV. 481.• [Les Juifs convertis au christianisme] s'étant retirés, comme Loth sorti de Sodome, dans une petite ville, où ils considéraient avec tremblement les effets de la vengeance divine [sur Jérusalem], dont Dieu avait bien voulu les mettre à couvert, BOSSUET Hist. II, 9.• [M. le Prince, fils du grand Condé] tenant tout chez lui dans le tremblement, la fougue et l'avarice étaient ses maîtres qui le gourmandaient toujours, SAINT-SIMON 225, 11.6° Se dit des sinuosités d'une écriture en usage au moyen âge.XIIe s.• E firent grant paor e grant tremblement à toz ceaus [tous ceux] des herberges [des camps], Machab. II, 13.XIIIe s.• Poor est tremblement de pensée por cause de perill qui est present ou qui est à venir, Dig. f° 48.XIVe s.• Se aucun estoit qui ne crainsist chose du monde ne mouvement ou tremblement de la terre ne inundations, ORESME Éth. 81.XVIe s.• La ville de Pisaurum par un violent tremblement de terre fut engloutie, AMYOT Anton. 77.Trembler ; provenç. tremolament.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRETREMBLEMENT. Ajoutez :7° Familièrement. Tout le tremblement, tout ce qui appartient à une opération, dîner, emménagement, etc., avec une idée d'embarras.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.