- transsubstantiation
- (tran-sub-stan-si-asion) s. f.1° Changement d'une substance en une autre.Terme d'anatomie. Nom donné par Vetter et Burdach au cas dans lequel les parties constituantes d'un tissu, ayant été résorbées, sont remplacées par des éléments d'une autre espèce qui se substituent à lui, ce qu'on appelle habituellement transformation, mais à tort.2° Terme de théologie. Changement miraculeux de la substance du pain et du vin en la substance du corps et du sang de Jésus-Christ dans l'eucharistie.• Cette audace insupportable avec laquelle vous avez osé imputer à de saintes religieuses et à leurs directeurs de ne pas croire le mystère de la transsubtantiation, ni la présence réelle de Jésus-Christ dans l'eucharistie, PASC. Prov. XVI.• Le terme de transsubstantiation, aussi naturel pour exprimer un changement de substance que celui de consubstantiel pour exprimer une unité de substance, BOSSUET Var. III, 16.• Si on croyait qu'il fût à propos, pour la satisfaction de quelques esprits, d'expliquer comment le sentiment qu'on a de la matière s'accorde avec ce que la foi nous enseigne de la transsubstantiation, on le ferait peut-être d'une manière assez nette et assez distincte, et qui certainement ne choquerait en rien les décisions de l'Église, MALEBR. Rech. vér. III, II, 8.• Le terme de transsubstantiation ne s'établit que vers le XIIe siècle, VOLT. Ann. Emp. Charlemagne, 806.XVIe s.• Nous [protestants] ne pouvons pas dire beaucoup sur le point de la transsubstantiation ; car elle est plus malaisée à prouver qu'à prononcer, quoyque le mot soit bien long, D'AUB. Conf. de Sancy, I, 10.Lat. scolastique, transsubstantiationem, expression employée pour la première fois au concile de Latran, en 1215 (voy. transsubstantier).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.