- transposer
- (tran-spô-zé) v. a.1° Mettre une chose à une autre place que celle où elle était, ou elle devrait être. Transposer des pages en imposant. Transposer les termes d'une proposition. Transposer des feuilles, en reliant.• On transpose le datif en poésie avec beaucoup d'élégance : à sa haute vertu je rends ce que je dois, VAUGEL. Rem. not. Th. Corn. t. II, p. 543, dans POUGENS.• Il ne faut point transposer les bornes des arts ; la comédie doit s'élever et la tragédie doit s'abaisser à propos ; mais ni l'une ni l'autre ne doit changer de nature, VOLT. Comm. Corn. Rem. D. Sanche, Préf..2° Terme de musique. Jouer, ou chanter, ou écrire dans un ton ce qui est noté dans un autre. J'ai transposé l'air Asile héréditaire en si.Absolument. Mon maître m'a appris à transposer.3° Terme de jeu. Transporter son argent d'une carte sur une autre. Transposer le paroli du valet sur la dame.4° Se transposer, v. réfl. Être transposé.• L'usage vous apprendra que tous les adverbes ne peuvent pas se transposer, et qu'on ne peut pas dire : les femmes vous avaient gâté bien, CONDIL. Art d'écr. I, 5.XIVe s.• Adonques est transposée et muée la domination en olygarchie, ORESME Eth. 248.XVIe s.• Il vouloit transposer les Atheniens de la poincte gauche [de l'armée] en la droitte, AMYOT Arist. 37.• Ilz fouilloient des pierres, et les transposoient d'une place en une autre, AMYOT Anton. 58.Trans, au delà, et poser.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.