- toiser
- (toi-zé) v. a.1° Mesurer à la toise (on dit maintenant métrer, parce qu'on mesure par mètres). Toiser des bâtiments. Toiser des travaux.• S'il estime la hauteur d'un clocher, qu'il le toise avec les maisons, J. J. ROUSS. Ém. II.Toiser à mur, réduire de légers ouvrages de maçonnerie en toises de gros mur, en les mesurant.Toiser à toise bout avant, mesurer les ouvrages sans retour ni demi-face, et les murs tant plein que vide, sans avoir égard aux saillies.Toiser aux us et coutumes, mesurer tant plein que vide, en y comprenant les saillies.Toiser la taille de pierre, réduire la taille de toutes les façons d'une pierre à la toise courante d'un pied sur six.Toiser le bois, le réduire par 3 pieds cubes ou 12 pieds de longueur sur 6 pouces d'équarrissage.Fig.• Son esprit régulier [d'un géomètre] toisait tout ce qui se disait dans la conversation, MONTESQ. Lett. pers. 128.• Nous n'y choisirons point pour guide Cette raison froide et timide Qui toise impitoyablement Et la pensée et le langage, GRESSET Épît. P. Bougeant..• Tout versificateur doit savoir à propos Toiser une pensée et combiner des mots, FAVART Acajou, I, 4.2° Toiser un soldat, mesurer sa taille.Fig. Toiser quelqu'un, le regarder attentivement, pour apprécier son mérite, ou pour lui témoigner du dédain. Il l'a toisé de la tête aux pieds.• Aussi connais-je bien mon monde ; et je défie, Quant j'ai toisé mes gens, qu'on m'en impose en rien, GRESSET le Méch. III, 10.3° Fig. Se toiser, v. réfl. Se regarder l'un l'autre avec dédain. Ils se sont toisés sans se dire un seul mot.XIIIe s.• C'est assavoir que tous marchans et maistres ouvriers des marchandises et mestiers cy après nommés toisent et portent pour vendre leurs dites denrées et marchandises es halles de Paris, Liv. des mét. 437.Toise.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.