- tirelire
- (ti-re-li-r') s. f.Petit vaisseau en forme de tronc, à la partie supérieure duquel est pratiquée une fente par où l'on fait entrer des pièces de monnaie, sans pouvoir les retirer autrement qu'en brisant la tirelire. Sa tirelire est pleine.Fig.• Vos Indes, vos galions, votre Pérou, étaient de pauvres tirelires, au prix d'un budget discuté, voté par de bons députés [Louis XVIII au roi d'Espagne], P. L. COUR. Pièce diplomatique..XIIIe s.• Et embourser tiex choses et metre en tirelire, Qui à ung grant besoin porroient bien suffire, J. DE MEUNG Test. 459.• Et embourser tels choses et mettre en tirenlire, Qui à un grant besoin pourroient bien suffire, Le dit des femmes.• N'i aura [dans une maison] chevron ne cheville ; Toute tenra [tiendra] à tirelire, Nouv. rec. de fabliaux, t. I, p. 207.XVIe s.• Il n'avoit qu'un petit escabeau devant luy couvert d'une vieille serviette, et dessus une tirelire, Sat. Mén. p. 9.Scheler le tire de l'italien tirare, tirer, et lire, livres ; le mot n'est pas italien, une tirelire se dit salvadenajo. Tirelire, indécomposable en éléments réels, est un mot de fantaisie, confirmé par la variante tirenlire et par cette promesse d'une maison qui tiendra à tirelire (il s'agit d'une moquerie). Tirelire est le pendant de turelure.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRETIRELIRE. Ajoutez :Ancienne locution proverbiale. Mine réformée comme la tirelire d'un enfant rouge, se disait d'une personne faisant peau neuve, se réformant, comme les enfants rouges, après avoir brisé leur tirelire pour en extraire la monnaie, s'en procuraient une nouvelle, la Réjouissance des femmes sur la défense des tavernes et cabarets, Paris, 1613. (Les enfants rouges étaient des enfants pauvres habillés de rouge, qui s'en allaient mendier dans les rues avec une tirelire.)Ajoutez : XIVe s.• Et amassour qui font d'argent grant tirelire, Dits de Watriquet de Couvin, p. 129.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.