- timidité
- (ti-mi-di-té) s. f.1° Qualité de celui qui est timide.• Plus plein d'étonnement que de timidité, CORN. Héracl. III, 1.• Prudente sans timidité, pressante sans indiscrétion.... attendant de la bonté du prince plus que de son propre crédit, FLÉCH. Dauphine..• Cette timidité savante qui arrêtait Locke sur le bord des abîmes, VOLT. Lett. à M***, 1740.• On ne perd les États que par timidité, VOLT. Fanat. I, 1.• Les hommes ont plus de timidité dans l'esprit que dans le coeur ; et les esclaves volontaires font plus de tyrans que les tyrans ne font d'esclaves forcés, DUCLOS Consid. moeurs, 6.2° Se dit aussi en parlant des actions, des discours. La timidité de ce conseil. On blâma la timidité de sa conduite.3° Manque d'assurance, quelquefois même avec une idée favorable.• La timidité est un défaut dont il est dangereux de reprendre les personnes qu'on en veut corriger, LA ROCHEFOUC. Max. 480.• Tout cela est caché sous un beau visage fort régulier, sous une modestie extrême, sous une timidité aimable, sous une jeunesse de dix-sept ans, SÉV. 20 mai 1680.• La timidité rend les hommes farouches, quand ils se font surtout un devoir de ne la pas surmonter, Mme DE CAYLUS Souvenirs, p. 60, dans POUGENS.• En devenant plus malheureux, je suis devenu plus timide, et jamais je n'ai menti que par timidité, J. J. ROUSS. 4e promen..• Non de cette aimable timidité qui vient de la crainte de déplaire, mais de l'embarras d'un sot qui ne sait que dire, et du malaise d'un libertin qui ne se sent pas à sa place auprès d'une honnête fille, J. J. ROUSS. Hél. II, 18.• La timidité, qui naquit autrefois avec l'amour, est toujours une de ses compagnes inséparables, COMTE DE CAYLUS Féeries, Pimprenelle, Oeuv. t. VIII, p. 349, dans POUGENS..• Cette timidité souffrante qui se mêlait souvent à ses impressions les plus agréables, STAËL Corinne, IV, 1.• Son visage mâle exprima la timidité la plus délicate, STAËL ib. III, 2.XVe s.• Dissimulation fault [pèche] et timidité, GERSON Harengue à Charles VI, p. 19.XVIe s.• Quelquesfois ceste vertu imaginative fait cheoir la personne de quelque lieu haut, pour la grande apprehension et timidité qu'elle a de tomber, PARÉ XVIII, 11.• Come entendra on force sans entendre timidité, continence sans incontinence... ?, BONIVARD Amartigenée, p. 177.Lat. timiditatem, de timidus, timide.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.