- terrier
- terrier 1.(tè-rié ; l'r ne se lie jamais) adj. m.1° Terme de féodalité. Papier terrier, registre contenant le dénombrement des particuliers qui relevaient d'une seigneurie et de leurs redevances ou obligations.• Dites aux femmes ce que c'est que fief, droit de champart, lods et ventes, amortissement et reconnaissances, papiers terriers, et autres choses semblables, FÉN. t. XVII, p. 104.Substantivement.• Madame, répondit le vieillard, sous l'ancien régime on nommait terrier ou papier terrier le recueil de foi et hommage, aveux et dénombrements, déclarations et reconnaissances passées à une seigneurie par les vassaux censitaires, emphytéotes et justiciables, CH. DE BERNARD Gentilhomme campagnard, I, 29.Lettres de terrier, lettres du petit sceau que devaient obtenir les seigneurs pour appeler devant notaire ceux de leurs vassaux qui étaient débiteurs de redevances.2° Se disait, dans les monastères, du religieux chargé du recouvrement des cens et autres droits.XVIe s.• Le vassal est tenu de communiquer à son seigneur choisissant le relief, ses papiers de recette et terriers, et en bailler copie aux depens du seigneur, LOYSEL 556.Terre. Dans l'ancienne langue, terrier signifie homme de la terre, juge de la terre, seigneur de la terre.————————terrier 2.(tè-rié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des tè-rié-z enfoncés) s. m.1° Trou, cavité dans la terre où certains animaux se retirent.• Le renard sait creuser un terrier avec deux issues, FÉN. Exist. I, 19.• Lorsque la lapine est près de mettre bas, elle se creuse un nouveau terrier, BONNET Contempl. nat. XII, 30.L'hôte des terriers, le renard.• Voici pourtant un cas où tout l'honneur échut à l'hôte des terriers...., LA FONT. Fabl. XI, 6.Fig. Le tombeau, la mort.• J'ai grande et juste appréhension que tout cela ne le mène [un malade] au terrier, GUI PATIN Lett. t. II, p. 250.Une toux de renard qui mène au terrier, une toux qui ne finira que par la mort.2° Fig. Retraite profonde et cachée.Cet homme s'est retiré dans son terrier, il ne paraît plus dans le monde, il vit dans une retraite profonde.Il est allé mourir dans son terrier, il est allé finir sa vie dans sa maison, dans son pays.XIVe s.• Ses maisons [de la loutre] sont terriers qui sont aux rives des rivieres et des eaues, Modus, f° LXVII, verso.• Abatre, bouscher et faire abatre et bouscher tous receiz et terriers à connis [lapins] et à toutes autres bestes, Ordon. des rois de Fr. t. v, p. 380.XVIe s.• Il disoit que, le terrier estant pris, où les renards se retiroient, après on les courroit à force par toute la France, LANOUE 598.Terre. Dans l'ancienne langue, terrier signifie bien-fonds, terrein, tertre, le bord d'une rivière, terreau. En Normandie, terriers, les terres qu'on retire des fossés, des mares, en les curant.————————terrier 3.(tè-rié) adj.1° Chien terrier ou, substantivement, un terrier, un basset.2° S. m. Grimpereau de muraille.Adj. Merles terriers, merles qui ont l'habitude de nicher contre terre.Terre.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.