- terrestre
- (tè-rè-str') adj.1° Qui appartient à la terre, qui en vient, qui tient de la nature de la terre. Le globe terrestre. Des exhalaisons terrestres.• François, cet ange terrestre, après tant d'actions héroïques et un si long exercice d'une vertu consommée...., BOSSUET Panég. St Franç. d'Ass. 2.• Ne jamais préférer, dans aucune occasion, un être aussi terrestre, aussi fragile que le corps, à une substance dont l'origine est céleste, et la durée éternelle, BARTHÉLEMY Anach. ch. 79.• Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ; Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour, Et ce bien idéal que toute âme désire, Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour, LAMART. Médit. I, 1.Paradis terrestre, voy. paradis.2° Il se dit par opposition à spirituel.• Je veux la même chose [l'assurer de mes sentiments] pour M. de Grignan, et pour sa fille, fille céleste, et même pour la terrestre [Mlle d'Alerac], SÉV. 11 sept. 1680.• Tout ce qu'il [Jésus-Christ] avait encore de mortel et de terrestre, a été attaché à la croix ; mort une fois, il ne mourra plus désormais, MASS. Carême, Pâques..• Le plaisir de l'hymen est terrestre et grossier, REGNARD le Distr. IV, 3.• Comment voulez-vous que nous [Juifs] pussions, nous les plus terrestres des hommes, inventer un système tout spirituel ?, VOLT. Dict. phil. Enfer..• Il y a toujours je ne sais quoi de terrestre qui se mêle à nos sentiments les plus délicats et à nos actions les plus généreuses, BONNET Paling. XXII, 5.3° Ancien terme de chimie. Grossier, épais. On a tiré de cette liqueur ce qu'il y avait de plus terrestre.4° Qui croît ou vit sur la terre, par opposition à aquatique. Agaric terrestre.XIIe s.• Pur la terrestre iglise furent andui [tous les deux] ocis ; Le celestiel regne unt par lur mort conquis, Th. le mart. 158.XVIe s.• À mon terrestre ciel j'ose faire la guerre, Comme un nouveau geant que l'orgueil va touchant, DESPORTES Amours d'Hippolyte, LXIX..• Le duc d'Albe avec une armée terrestre...., D'AUB. Hist. I, 232.• Cartilage est une partie similaire de notre corps, après l'os la plus terrestre, froide, seiche...., PARÉ II, 1.• Ce n'est pas merveille si nos moyens naturels et terrestres ne peuvent concevoir cette cognoissance supernaturelle et celeste [de la religion], MONT. II, 226.Provenç. espagn. et ital. terrestre ; du lat. terrestris ; de terra, terre. L'ancienne langue disait bien plus terrien que terrestre.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.