- terrasser
- (tè-ra-sé) v. a.1° Appuyer un amas de terre derrière une muraille pour la fortifier. Terrasser un mur. Terrasser un chemin.2° Creuser, fouir la terre.• Paul-Louis, sur les hauts de Véretz, fait des choses admirables, c'est le premier homme du monde pour terrasser un arpent de vigne, P. L. COUR. Gaz. du vill. n° 4.3° Dresser et régler les terres pour faire un pavage.4° Renverser, jeter à terre avec violence.• Il terrasse lui seul et Guibert et Grasset, Et Gorillon la basse et Grandin le fausset, BOILEAU Lutr. v..• Ce n'est pas assez néanmoins pour obtenir la couronne [du combat à la lutte] ; il faut que le vainqueur terrasse au moins deux fois son rival, et communément ils en viennent trois fois aux mains, BARTHÉLEMY Anach. ch. 38.5° Fig. Faire perdre courage, consterner.• Il est presque impossible que de pareils coups fassent la même impression sur le coupable et sur l'innocent ; l'un est terrassé malgré lui-même par le témoignage de sa conscience ; l'autre en est soutenu et relevé, FONT. Marsigli..• Terrasser l'insolence, LAMOTTE dans DESFONTAINES.• Ma générosité le terrassa, l'anéantit devant moi, MARIV. Marianne, 8e part..6° Mettre quelqu'un dans l'impossibilité de répondre.• Il [Corbinelli] me paraît étourdi et terrassé de votre esprit et de votre vivacité, SÉV. 29 janv. 1685.• Quoique M. Guglielmini avoue qu'il n'était pas encore entièrement sorti des sections coniques, il terrassait en géométrie son adversaire, FONTEN. Guglielmini..• Pourquoi me harceler par des prodiges, quand tu n'as besoin pour me terrasser que d'un syllogisme ?, DIDER. Pens. philos. n° 50.7° Se terrasser, v. réfl. à la guerre, se couvrir d'ouvrages de terre.XVIe s.• Les ennemis estonnez et pressez fermerent leur porte, par laquelle ils ne firent aucune saillie depuis, tant que dura le siege, mais fut dès lors terrassée et condamnée, BEAUGUÉ Guerre d'Escosse, I, 7.Terrasse 1, dans le sens de sol, terrein.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.