- teigne
- (tè-gn') s. f.1° Genre de lépidoptères séticornes de la tribu des tinéites.Teigne des grains, teigne qui fréquente les greniers, lie ensemble plusieurs grains de blé, d'avoine, etc. avec de la soie, et les attache à un fourreau dans lequel elle se retire, se procurant ainsi la nourriture et le logement.• La teigne ne se contente pas d'un simple fourreau de feuilles ; il ne serait apparemment ni assez doux ni assez chaud ; elle le double de pure soie, et elle a soin de tenir la doublure plus épaisse dans les endroits où le frottement est plus grand, BONNET Contempl. nat. XII, 37.Teigne à falbalas, nom donné aux fourreaux que construisent les chenilles des teignes, quand ils sont formés de replis flottants, comme festonnés.Teignes aquatiques, les larves des friganes.• Les teignes aquatiques sont des vers à six pieds qui se transforment en des mouches à quatre ailes d'un genre particulier ; leurs ailes sont colorées à peu près comme celles des papillons, BONNET Contempl. nat. XII, 11.2° Insectes lépidoptères nocturnes dont les larves rongent les étoffes, les livres, etc. ; les larves mêmes qui rongent. Les draps et autres étoffes de laine sont rongés principalement par les larves de la teigne des tapisseries et de la teigne fripière, tandis que les fourrures éprouvent beaucoup de dégât par les larves de la teigne des pelleteries.• Réaumur apprend le procédé des teignes pour allonger et élargir leurs fourreaux, en plaçant celles qui avaient des tuyaux faits aux dépens d'une étoffe blanche, sur une étoffe rouge, SENNEBIER Ess. art. d'obser. t. I, p. 263, dans POUGENS.• Réaumur s'occupe sans cesse de la perfection des arts dans ses laborieuses études ; il cherche, dans les excréments des teignes, de nouvelles couleurs, SENNEBIER ib. t. I, p. 124.3°• Fausses teignes, nom donné aux espèces de chenilles qui se font des fourreaux non portatifs, BONNET Contempl. nat. XII, 9.4° Nom vulgaire de différentes affections cutanées de la tête. Avoir la teigne.• Quand on le saluait fort honnêtement, il n'ôtait non plus son chapeau que s'il eût eu la teigne, Francion, liv. VI, p. 223.• Mon remède guérit, par sa rare excellence, Plus de maux qu'on n'en peut nombrer dans tout un an : La gale, La rogne, La teigne, La fièvre, La peste, MOL. Am. méd. II, 7.Teigne amiantacée, espèce d'éruption rapportée au pityriasis et au psoriasis.Teigne tondante ou tonsurante, herpès tonsurant des auteurs, affection parasitique des poils causée par le trichophyton tonsurans, et qui n'a aucune analogie de nature ni d'évolution avec les maladies vésiculeuses appelées herpès.Teigne faveuse, voy. faveux.Fig.• Il s'est fait un prodigieux changement dans le parlement de Toulouse ; la moitié est devenue philosophe, et les vieilles têtes rongées de la teigne de la barbarie mourront bientôt, VOLT. Lett. d'Alembert, 13 janv. 1769.Familièrement. Cela tient comme une teigne, se dit d'une chose qui tient fortement.5° Terme de vétérinaire. Chez le cheval, variété des eaux aux jambes, dont le siége est borné à la partie de la peau qui est la plus rapprochée des talons.Nom donné à la maladie des moutons, dite bouquet ou noir museau.Teigne des faucons, ricin.6° Maladie qui attaque l'écorce des arbres.XIIIe s.• Qu'el a les levres vermeillettes, Et les dens si blanches et nettes, Qu'il n'i pert [paraît] taigne ne ordure, la Rose, 3477.• C'est [l'amour] taigne qui riens ne refuse, Les porpres et les buriaus use, ib. 4345.XVIe s.• La teigne en Languedoc appelée rasque, O. DE SERRES 962.Provenç. teina, teinia ; cat. tinya ; espagn. tiña ; portug. tinha ; ital. tigna ; du lat. tinea, la teigne insecte. La teigne, maladie, a été dite ainsi à cause d'une certaine ressemblance de la lésion avec le travail de la teigne, insecte.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRETEIGNE. Ajoutez :7° Nom vulgaire des cuscutes.Teigne oeuf, nom vulgaire de l'anémone pulsatile.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.