- targuer
- (tar-ghé), v. a. Je me targuais, nous nous targuions, vous vous targuiez ; que je me targue, que nous nous targuions, que vous vous targuiez, v. réfl.Se prévaloir, tirer avantage avec ostentation.• Certes, vous vous targuez d'un bien faible avantage, MOL. Mis. III, 5.• Combien de soi-disant chevaliers et marquis Se targuent follement de noblesse à Paris !, HAUTEROCHE Deuil, sc. 4.• Malgré le prétendu zèle pour moi dont Grimm se targuait au dehors, J. J. ROUSS. Conf. IX..• M. Linguet a commencé par se targuer de l'arrêt rendu en sa faveur, BACHAUMONT Mém. secr. t. XXXIV, p. 135.• L'univers est un temple où l'on voit l'injustice Se targuer sur l'autel, un sceptre dans la main, GILB. Quarts d'heure de misanthr..XIIIe s.• Honte fiert, mais el se targe Si resnablement de sa targe, Qu'onques li cop ne li greva, la Rose, 15679.XIVe s.• L'exposant sacha [tira] son coustel pour soy defendre, dont il se targa par pluseurs foiz et brisa pluseurs cops de coustel à lui gettez par Garin, DU CANGE targa..XVe s.• Barons et chevaliers de Bretaigne, rebellans au duc, lesquels ne veulent obeir à leur seigneur.... se targent du roi de France, FROISS. II, p. 92, dans LACURNE.• Les dictes deux galées qui aux deux lez la targerent [celle du capitaine]...., Bouciq. II, 26.XVIe s.• Afin qu'il [le nom de Henri] me serve de defense et sauvegarde pour me targuer et prevaloir contre les langues des envieux, PARÉ Déd..• .... Qui tient loisible tout ce qu'il luy plaist, qui ose tout ce qu'il estime loisible, et qui en tout ce qu'il ose se targue toutefois contre la revenche pour...., M. DU BELL. 499.• Cette maniere de se targer et couvrir [faire la tortue] estoit composée ne plus ne moins que sont les tuiles arrangées sur la couverture d'une maison, AMYOT Anton. 57.• Il [mon courage] est comme nature me le forgea, et se targue pour le conflict, d'une marche populaire et commune, MONT. IV, 195.Targe ; provenç. targar. Le sens propre est se couvrir d'une targe, et fig. se faire fort, prendre avantage.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.