- tarabuster
- (ta-ra-bu-sté) v. a.1° Importuner, contrarier par des interruptions fréquentes, du bruit, des discours à contre-temps.• Qui est-ce qui vient me tarabuster ? Tu ne fais que tarabuster mon attention d'un endroit à un autre, HAMILT. Hist. de Perth. et Férand. dans le conte du Bélier..2° Traiter rudement, tourmenter.• Monsieur, si vous saviez comme il me tarabuste, BOURSAULT Fabl. d'És. III, 6.• N'est-ce pas assez d'une année à se tarabuster l'esprit ?, DU CERCEAU Poés. Valise du poëte..• Votre amitié pour moi a la malice de tarabuster le marquis A..., et de lui faire sentir que quelquefois les plus grands seigneurs ne laissent pas d'être obligés de payer leurs dettes, VOLT. Lett. Cideville, 25 nov. 1758.• Ma mère, vous avez dans la tête quelque chose qui vous tarabuste, ÉLIE BERTHET la Ferme de l'oseraie, XIII.XVIe s.• Ne m'en tabustez plus l'entendement, RAB. Garg. I, 6.• Par Dieu, coquins, si vous me tabustez icy, je vous coupperai la teste à trestous, RAB. Pant. II, 18.• Tarabuster, COTGRAVE .• Il [le diable] se fouroit dedans [les idoles des païens], bruioit et tarabustoit quelquefoys, quelquefoys gectoit feu et flamme par la gueulle, BONIVARD Source de l'idolâtrie, p. 3.Forme extensive de tabuster ; génev. tarabusquer ; Berry, tabuser, tabuster. Comparez le provenç. tabust, vacarme, tabussar ; ital. tambussare, faire du bruit. Tabus est aussi dans Rabelais : Fagoteurs de tabus [incitateurs de querelles], Garg. I, 50.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRETARABUSTER. - HIST. Ajoutez : XIVe s.• Si commencerent à assaillir grandement le chasteau, et ceulx de dedens à soy deffendre, tant qu'il y eut grand tarrabustis d'un costé et d'aultre, J. LE BEL Vrayes chroniques, t. I, p. 261.L'existence du substantif tarabustis fait foi pour le verbe, dont le Dictionnaire ne cite d'exemples que du XVIe siècle.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.