- talisman
- (ta-li-sman) s. m.Nom qu'on donne à certaines figures ou caractères gravés sur la pierre, ou sur le métal, auxquels on attribue des relations avec les astres, et des vertus extraordinaires, suivant la constellation sous laquelle ils ont été gravés.• [Un chevalier] .... que de vieux talismans Firent chercher fortune au pays des romans, LA FONT. Fabl. x, 14.• Ne craignez ni les éclipses, ni les signes formés sur les mains ou sur le visage, ni les images nommées talismans, imprégnées de vertus célestes, BOSSUET Polit. v, 3, 1.• Le magicien fit un talisman composé des plus puissants caractères de la cabale, LESAGE Diable boit. 2.• Le fameux talisman de Catherine de Médicis existe encore, VOLT. Dict. phil. Talisman..• Honte au guerrier sans vaillance Qui combat la noble lance Avec d'impurs talismans !, V. HUGO Odes, IV, 12.Talismans astronomiques, ceux qui portent la figure de quelque corps céleste.Fig.• Il y a longtemps que les seuls talismans qui font aimer sont les charmes de la personne aimée, HAMILT. Gramm. 11.• Un talisman fatal plongeait dans le silence le peuple de la nouvelle Alexandrie ; ce talisman, c'est le despotisme, qui éteint toute joie, et qui ne permet pas même un cri à la douleur, CHATEAUBR. Itin. part. 6.Espagn. talisman ; ital. talismano ; de l'arabe telsam, au plur. telsamân, figure magique, horoscope ; le mot arabe vient du grec, proprement choses consacrées, puis nom donné aux statues des divinités païennes dans le Bas-Empire aui furent considérées comme malfaisantes.• Au XVIe siècle, talisman se disait des prêtres idolâtres et des prêtres musulmans : Les talismans et prestres de toutes sortes, D'AUB. Hist. III, 425.• Les prestres de Turquie qui se nomment talismans, LE LOYER Disc. et hist. des spectres, 1605, p. 805.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.