- sérail
- (sé-rall, ll mouillées) s. m.1° Palais de l'empereur, des princes et de quelques grands en Turquie. Le sultan a des sérails dans plusieurs villes.• Le Grand Seigneur.... dans son superbe sérail, PASC. Pens. III, 3, édit. HAVET..• Nourri dans le sérail, j'en connais les détours, RAC. Bajaz. IV, 7.• On lui permit [à l'ambassadeur moscovite] d'avoir un sérail, c'est-à-dire un palais dans le quartier des Francs, VOLT. Charles XII, 5.2° Plus ordinairement, mais improprement, partie du palais où sont les femmes ; le véritable nom est harem.• On dit que le roi de Maroc a, dans son sérail, des femmes blanches, des femmes noires, des femmes jaunes, MONTESQ. Esp. XVI, 6.• La raison, l'humanité, la justice réclament contre ces sérails odieux où l'on sacrifie à la passion brutale ou dédaigneuse d'un seul homme la liberté et le coeur de plusieurs femmes, BUFF. Hist. nat. hom. Oeuv. t. IV, p. 257.• Les grands mettent dans leur sérail une femme, comme nous mettons un oiseau rare dans une volière, COMTE DE CAYLUS Acad. de ces dames, Oeuv. t. XII, p. 31, dans POUGENS..Fig.• Chaque femme de Paris rassemble dans son appartement un sérail d'hommes plus femmes qu'elle, qui savent rendre à la beauté toute sorte d'hommages, hors celui du coeur dont elle est digne, J. J. ROUSS. Lett. à d'Alemb..3° Toutes les femmes qui sont dans le sérail, avec leur suite. Le sérail était en fête.4° Abusivement, maison où quelqu'un tient des femmes de plaisir, et la réunion même de ces femmes. Cette maison est un vrai sérail.XVIe s.• Le grand seigneur en son serrail, MONT. I, 332.• Lequel, ayant esté pris petit enfant au siege de Patras, fut mignardement nourri au sarrail, et puis affriandé de tous honneurs, D'AUB. Hist. I, 242.• Prince voluptueux, et auquel un serail de femmes n'eust pas suffi, CARLOIX II, 2.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.