- syncope
- (sin-ko-p') s. f.1° Diminution subite et momentanée de l'action du coeur, avec interruption de la respiration, des sensations et des mouvements volontaires.• Dans l'approche du jour désiré où la princesse Anne espérait faire sa confession, elle tomba dans une syncope qui ne lui laissa ni couleur, ni pouls, ni respiration, BOSSUET Anne de Gonz..• Bérulle tombe en syncope à la vue d'un chat, et moi à la vue d'un livre, LA BRUY. XII.Par exagération.• Elle veut qu'en détours la chose s'enveloppe, Et ce mot dit à cru lui cause une syncope, REGNARD le Joueur, II, 4.• Les voitures lentes d'Asie, le pas réglé de nos chameaux, les feraient tomber [les Français] en syncope, MONTESQ. Lett. pers. 24.Syncope sénile, forme de syncope commune chez les vieillards.2° Terme de grammaire. Retranchement d'une lettre ou d'une syllabe au milieu d'un mot. J'avoûrai pour j'avouerai, gaîté pour gaieté sont des syncopes.3° Terme de musique. Liaison de la dernière note d'une mesure avec la première de la mesure suivante, pour en faire comme une seule note.• La syncope se fait lorsque, dans une partie, la fin d'une note est entendue en même temps que le commencement d'une note de la partie opposée, DESC. Musique, manière de composer..Effet rhythmique produit par deux notes entendues successivement, et dont la seconde a une valeur double de la première.XIVe s.• Ils sont acoustumés d'euls esvenoïr et d'avoir sincope, H. DE MONDEVILLE f° 103.XVIe s.• Syncope est une soudaine et forte defaillance des facultés et vertus, et principalement de la vitale. - Les anciens l'ont appellé petite mort. - Tomber en syncope, PARÉ VII, 14.• Au lieu de dire parlare.... ils disent parlar.... et sont si bien accoustumez à ceste syncope, ou plustost apocope (que j'appelle retranchement)...., H. EST. Précel. édit. FEUGÈRE, p. 47.Provenç. sincopi ; espagn. sincope ; ital. sincopa, sincope ; du lat. syncope, qui est le grec de, avec, et, couper.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.