- sursaut
- (sur-sô) s. m.Mouvement brusque, occasionné par quelque sensation subite et violente.• Quand je vis en sursaut une bête effroyable, RÉGNIER Épît. I.• Le cheval fit un grand sursaut, et il retomba des quatre pieds, RETZ IV, 320.• Elle se redresse comme en sursaut, et Mme de Coulanges lui dit : Ma pauvre soeur, vous ne rêvez point du tout, SÉV. 346.• Et si je dors, je me réveille avec des sursauts qui sont pires que de ne pas dormir, SÉV. 17 juin 1671.• C'est une chose merveilleuse de voir combien sérieusement et vivement il décrit son réveil comme en sursaut au milieu de la nuit, BOSSUET Var. IV, 17.S'éveiller en sursaut, être réveillé subitement par quelque grand bruit ou par quelque violente agitation.• Et la peur d'un prévôt ne m'éveille en sursaut, RÉGNIER Sat. v..• Lorsque, par grand hasard, quelquefois je sommeille, Un bruit affreux de clefs en sursaut me réveille, REGNARD Fol. amour. I, 2.Fig.• Ces airs proscrits [les chants révolutionnaires] qui, les frappant de crainte, Ont en sursaut réveillé tous les rois, BÉRANG. V, sergent.XIIe s.• Si sul [seulement] dous jorz avant u treis M'en eüssiez conseil requis, Jeo vos deïsse mun avis ; Si en sorsaut, senz purpenser, Ne vous en sai conseil doner, BENOIT II, 3251.XIIIe s.• À cel mot Jehans l'entendi ; S'est tressallis tout autressi Com cil qui en soursaut s'esveille, Bl. et Jeh. 479.XVIe s.• Il meit en aguet trois mille hommes pour luy donner sur la queue en sursault, pendant que luy le chargeroit de front, AMYOT Sertor. 18.• Au sortir du chasteau il lui empoigne le bras en sursaut, disant : qu'avez-vous fait, miserable ?, D'AUB. Hist. II, 187.• Aulcuns tiennent que cela trouble la cervelle tendre des enfants de les esveiller le matin en sursault, MONT. I, 195.Sur 1, et saut.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.