- surnager
- (sur-na-jé) Le g prend un e devant a et o ; surnageant, surnageons v. n.1° Se soutenir sur la surface d'un liquide.• Les savants n'ignorent pas qu'en Sicile, dans le temple des dieux Paliques, on écrivait son serment qu'on jetait dans un bassin d'eau, et que, si le serment surnageait, l'accusé était absous, VOLT. Moeurs, 22.Fig.• Docile aux usages innocents, incorruptible aux mauvais exemples, il surnageait au torrent du monde, MARMONTEL Cont. mor. Bonne mère..Activement.• À Gabian, le pétrole ne sort de sa source qu'avec beaucoup d'eau, qu'il surnage toujours ; car il est beaucoup plus léger, BUFF. Min. t. III, p. 18.• Comme elle était surnagée par un mélange d'alcool, d'eau, d'acide muriatique et d'acide benzoïque, THENARD Instit. Mém. sc. phys. et math. Sav. étr. t. II, p. 117.2° Fig. Subsister, par opposition à ce qui se détruit, cesse d'exister.• Tenez pour certain que la confiance a surnagé, BOSSUET Lett. Corn. 157.• Elle [la physionomie de Fénelon] rassemblait tout, et les contraires ne s'y combattaient point.... ce qui y surnageait, ainsi que dans toute sa personne, c'était la finesse, l'esprit, les grâces, la décence, et surtout la noblesse, SAINT-SIMON 380, 380.• Soyez sûr qu'il viendra un temps où tout ce qui est écrit dans le style du siècle de Louis XIV surnagera, et où tous les autres écrits goths et vandales resteront plongés dans le fleuve de l'oubli, VOLT. Lett. la Harpe, 23 avril 1770.• Au milieu des plus grands emportements et des agitations mêmes de la guerre civile, vous verrez toujours, si je puis parler ainsi, surnager les préjugés nationaux, CONDIL. Étud. histor. III, 1.• Tu sais.... Qu'à cette épaisse nuit qui descend d'âge en âge à peine un nom par siècle obscurément surnage, LAMART. Harm. II, 12.• Sur mon passé rien ne surnage Des vains rêves de mon jeune âge, V. HUGO Odes, V, 21.Sur 1, et nager.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.