- suicide
- (su-i-si-d') s. m.1° Action de celui qui se tue lui-même.• L'abbé de Saint-Cyran, le patriarche des jansénistes, autrefois homme célèbre pour un peu de temps, écrivait, en 1608, un livre en faveur du suicide, VOLT. Pol. et lég. Prix just. et humanité, 5.• On se donne beaucoup, dans ce pays-là [Genève], le passe-temps de se tuer ; voilà quatre suicides en six semaines, VOLT. Lett Damilaville, 9 avr. 1767.• Je crois, proportion gardée, qu'il y a plus de suicides à Genève qu'à Londres, VOLT. Lett. Mariott, 26 fév. 1767.• Le désordre des finances et le changement de la constitution de l'État répandirent une consternation générale ; un grand nombre de suicides dans ce royaume, un plus grand nombre dans la capitale sont de tristes preuves de cette consternation, HELVÉTIUS Oeuvr. complètes, Londres 1781, p. 105.• Il a exposé la doctrine des stoïciens, dont le suicide était un des points fondamentaux, DIDER. Claude et Nér. II, 109.• Le suicide enfin, raisonnant ses fureurs, Atteste par le sang le désordre des moeurs, GILBERT Mon apol..• Une variété de mélancolie caractérisée par un penchant violent au suicide, sans aucune cause connue, PINEL Instit. Mém. scienc. 1807, 1re sem. p. 190.• Mais lorsque, grandissant sous le ciel attristé, L'aveugle suicide étend son aile sombre, V. HUGO Crépusc. 13.Fig.• Espèce de spleen littéraire [les Nuits d'Young], qui pourrait finir par le suicide du talent, VILLEM. Litt. française, XVIIIe siècle, 2e part. 2e leç..Fig. C'est un suicide, se dit d'une action, d'une démarche qui ruine les affaires de celui-là même qui la fait.2° Celui qui se tue lui-même.• Les suicides, qui ont dédaigné la noble nature de l'homme, ont rétrogradé vers la plante, ils sont transformés [dans l'Enfer de Dante] en arbres rachitiques qui croissent dans un sable brûlant, CHATEAUBR. Génie, II, 4, 14.Ce mot est pour la première fois dans l'édition de l'Académie de 1762 et dans Richelet de 1759 ; auparavant on disait homicide de soi-même. On dit que ce mot a été employé pour la première fois par Desfontaines au XVIIIe siècle. On dit aussi qu'il vient des Anglais ; mais cela n'est pas probable, car la forme en est française et non pas anglaise.Lat. sui, de soi-même, et le radical cidium, meurtre, qui se trouve dans homi-cidium de caedere, tuer.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRESUICIDE. Ajoutez :3° Adj. Quia rapport au suicide.• Il est inutile de rappeler ici les vieilles histoires bien connues de l'épidémie suicide des filles de Milet..., BOUCHUT Journ. offic. 12 avril 1874, p. 2697, 3e col..• Ce qu'on sait des épidémies convulsives, choréiques, suicides et homicides, atteste que..., BOUCHUT ib. p. 2698, 2e col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.